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Pour un principe matérialiste fort

Compléments du livre
"Pour un principe matérialiste fort"

 

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Les Recherches de Sony-CSL Paris

 

Depuis 1998/99 jusqu'à aujourd'hui, le laboratoire a conduit une série d'expérimentations qui, conjuguées, permettent de construire une théorie générale de l'apparition du langage aux résultats impressionnants. Le domaine de recherche fait partie, comme nous l'avons dit, de ce que l'on commence à nommer la linguistique évolutionnaire. On y étudie la façon selon laquelle des agents artificiels en interaction peuvent se doter de langages possédant certaines des propriétés des langues naturelles et comment les significations ainsi échangées peuvent évoluer afin de s'adapter aux besoins et aux possibilités des agents.

Citons les principales expériences conduites

- Le Naming Game ou jeu de l'attribution d'un nom. L'expérience a utilisé des agents logiciels représentant des communautés d'utilisateurs dotés de langage afin d'explorer la façon dont des lexiques partagés apparaissent dans une population. Les agents interagissent d'une façon organisée. Ces interactions conduisent à l'apparition d'un répertoire commun de mots permettant de désigner des objets.

- Les Têtes-Parlantes 1999(1). Cette expérience a donné lieu au livre de Frédéric Kaplan, précité. Il s'est agi de la première démonstration faisant appel à de véritables robots. Elle a montré, comme la précédente, comment un lexique et un système de concepts partagés pouvaient s'organiser dans une société de robots au cours de leurs " échanges culturels ". Ainsi le langage peut être considéré comme un système adaptatif complexe comprenant des structures globales résultant d'interactions sociales locales. Les robots ont développé leur vocabulaire en observant une scène à travers des caméras numériques et en communiquant sur ce qu'ils ont vu. L'expérience a été complétée par l'intervention d'observateurs humains qui pouvaient créer des agents logiciels et les faire interagir avec les robots. Elle visait à proposer des réponses à trois questions d'une grande portée philosophique : comment les concepts acquièrent-ils leurs significations ? Une intelligence artificielle est-elle possible ? Comment les machines interagissent-elles avec les humains ?
La recherche a été reprise dans le projet Talking Aibo, définissant un cadre dans lequel un humain peut enseigner à un robot, en l'espèce le chien Aibo, comment nommer les objets de son environnement.

- Maïdo et Gurby 2001. Cette nouvelle expérience cherchait à montrer, non pas comment émergeaient les contenus conceptuels des langages, mais comment une population pouvait en interagissant se mettre d'accord sur un système de sons partagés, c'est-à-dire sur des véhicules communs permettant l'échange langagier. Dans cette expérience ont aussi été développées des technologies de synthèse vocale émotionnelle et de reconnaissance des émotions dans la voix humaine.

Aujourd'hui, les recherches de Sony CSL se développent dans plusieurs directions. Un des enjeux est de montrer que les dynamiques collectives peuvent être étendues pour rendre compte de l'émergence de formes grammaticales. Pour cela un nouveau cadre formel a été développé, appelé les " grammaires constructionnelles fluides ". L'autre direction consiste à étudier les pré-equis nécessaires à l'émergence de la communication. Il s'agit de montrer comment des mécanismes programmés dans les expériences précédentes (Têtes Parlantes, Maïdo et Gurby) peuvent être développées de façon autonome par les robots. Ainsi de l'"attention partagée". Un autre exemple porte sur les " origines auto-organisées des systèmes de vocalisations ". Le mécanisme essentiel de la " curiosité " est étudié dans une expérience dite du " tapis d'éveil ", Playground experiment(2) dans lequel un robot muni d'un système de curiosité développe des activités de plus en plus complexes sur un tapis d'éveil de bébé

1 : No.

2 : .

 

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