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�L'Europe et le vide de puissanceEssais sur le gouvernement de l'Europe au si�cle des Super-�tats �ditions Jean Paul Bayol - sortie mai 2008 |
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Annexe 1. La situation d�mographique de l’Afrique� Selon deux d�mographes que l’on ne peut soup�onner d’arri�re-pens�es politiques (1) , la population africaine passera de 769 millions aujourd’hui � 2 milliards vers 2050. Retenons les points suivants, en r�sumant rapidement leur argumentaire: - L'Afrique sub-saharienne n'est pas encore entr�e dans la phase dite de transition d�mographique, caract�ris�e par la baisse de la f�condit�. Celle-ci y est en moyenne de 5 enfants par femme, plus �lev�e que dans n'importe quelle autre partie du monde. En cons�quence, 2 personnes sur 3 y ont moins de 25 ans. La population des moins de 25 ans n'est que de 40�% en Chine et de 30�% en Europe. - Ceci peut �tre expliqu� par le fait que l'esclavage puis la colonisation avaient frein� l'expansion normale et qu'un effet de rattrapage se fait sentir. Mais les auteurs restent prudents. Les �volutions d�mographiques observ�es partout dans le monde ob�issent � des causes tr�s diverses et pas toujours pr�visibles. La baisse de la f�condit� dans les pays d�velopp�e, au dessous du taux de renouvellement, n'�tait pas pr�vue. En Afrique, l'�pid�mie de sida n'a pas entra�n� de baisse de la population. La population infect�e, telle que recens�e dans les centres de sant�, est pass�e de 9�% en 2001 � 6�% en 2006. - La cause la plus vraisemblable de la croissance d�mographique africaine tient au laxisme des gouvernements. D�s 1960-1970, la plupart d'entre eux (except� la Tunisie) ont refus� les politiques de mod�ration d�cid�es par les pays latino-am�ricains et asiatiques. Les m�thodes de contraception sont refus�es presque partout. Les cons�quences de cette situation seront intenables � terme. On ne voit pas par exemple le Niger supporter une population de 50 millions de personnes, alors que 15�% seulement des terres y sont cultivables et que le pays est d�j� surpeupl�. D�s maintenant, si l'on rapporte la densit� de population � la superficie des terres cultivables, on atteint des densit�s tr�s �lev�es : 529 habitants au km2 pour la Mauritanie, 817 pour la Somalie, 391 pour le S�n�gal. Or on ne voit pas s�rieusement comment augmenter les surfaces cultivables, face � la d�sertification grandissante. Les Etats n'ont pas les moyens de mettre en place les infrastructures correspondant � l'augmentation de la population, qui se porte inexorablement vers les villes. Aujourd'hui, on compte d�j� en Afrique 40 villes de plus de 1 million d'habitants. En 2030, la moiti� de la population vivra en ville dans 3 pays africains sur 4. Ces villes seront n�cessairement, faute d'investissements urbains, des foyers de la pauvret� grandissante, par rapport aux campagnes. Les migrations africaines vers le Nord restent peu importantes, contrairement aux id�es re�ues. Les plus importantes migrations mondiales, sur un total de 200 millions de personnes, sont chinoises, indiennes et philippines. Une tr�s petite partie d'entre elles seulement s'installe en Afrique. Les auteurs n'ont pas sugg�r� de conclusions
ou recommandations politiques g�n�rales relativement �
ces perspectives qui paraissent pourtant tr�s inqui�tantes.
M�me en arr�tant l'exploitation des quelques richesses africaines
par les pays plus d�velopp�s, l'Afrique ne pourra pas contenir
sa population dans ses fronti�res. Si � la croissance d�mographique
s'ajoutent les effets pr�visibles de la crise climatique, la situation
deviendra v�ritablement explosive. 1 / Il s’agit du belge John May, � d�mographe Afrique � de la Banque Mondiale, et Jean-Pierre Gu�guant, de l’Institut de recherche pour le D�veloppement, en poste � Ouagadougou. (Le Monde, 16 d�cembre 2007, p.14) � � |
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