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Pour un principe matérialiste fort

Compl�ments du livre
“L'Europe et le vide de puissance"

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L'Europe et le vide de puissance

Essais sur le gouvernement de l'Europe au si�cle des Super-�tats

�ditions Jean Paul Bayol - sortie mai 2008

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Annexe 12


D�fense de l’Europe/Europe de la d�fense.


NB. Compte tenu de l’actualit�, cette annexe a �t� ajout�e le 22 mars 2008


R�sum� : Diff�rentes �ch�ances obligent � poser de nouveau la question de la possibilit� d’une d�fense europ�enne (d�fense de l’Europe) qui soit r�ellement ind�pendante des strat�gies politiques et militaires des Etats-Unis. Cette question entra�ne imm�diatement son corollaire : que pourrait faire la France, en th�orie, pour aider � construire cette d�fense. Que va-t-elle faire en fait, sous la pr�sidence de Nicolas Sarkozy, � l’occasion notamment de la pr�sidence fran�aise de l’Union au second semestre 2008�?

Dans notre livre � L’Europe et le vide de puissance � nous �voquons plusieurs fois la th�se selon laquelle l’Europe ne se construira jamais sous la forme d’uns puissance g�opolitique globale si elle ne s’affranchit pas d�finitivement de la tutelle militaire et �conomique des Etats-Unis. La t�che sera d’autant plus ardue que c’est cette tutelle qui a contribu� � faire na�tre l’Europe sous la forme qui est la sienne actuellement, celle d’un ensemble peu structur� d’Etats d�pendants des politiques am�ricaines, m�me lorsque celles-ci m�nent tout droit � des catastrophes, que ce soit au plan diplomatique (guerres au Moyen-orient) ou �conomique (crise mondiale possible amorc�e par une crise am�ricaine).

Nous avons examin� dans d’autres articles la question �conomique, � laquelle il faudra de nouveau s’int�resser prochainement. Revenons ici sur la question de la d�fense europ�enne. Que signifierait une d�fense europ�enne v�ritablement europ�enne�? Le concept est-il envisageable�? Quelle contribution la France pourrait-elle apporter � une telle d�fense�? En prend-elle le chemin�?

1. Le concept de d�fense de l’Europe

Les experts sont conduits � distinguer deux concepts qui sont loin de se recouper, celui d’Europe de la d�fense et celui de d�fense de l’Europe. Sous l’apparence d’un aimable jeu de mots, il s’agit de choses profond�ment diff�rentes - pour le moment encore.

1.1. Le pi�ge actuel de l’Europe de la d�fense

L’Europe de la d�fense est celle qui a �t� d�finie par les diff�rents trait�s et accords europ�ens ainsi que par les conventions avec l’Otan, et donc les Etats-Unis. Elle est baptis�e du nom de PESD, politique europ�enne de s�curit� et de d�fense.

1.1.1. La PESD

Celle-ci comprend pour l’essentiel :

- Les missions dites de Petersberg �largies, lorsque l’Otan ne veut pas les assumer. Les missions de Petersberg sont ��les missions de gestion de crise que l’Union europ�enne doit �tre en mesure de mener dans le cadre de sa Politique Europ�enne de S�curit� et de D�fense. Il s’agit des missions humanitaires ou d’�vacuation des ressortissants ; des missions de maintien de la paix ; des missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris des op�rations de r�tablissement de la paix. Les missions de Petersberg ont �t� d�finies dans la D�claration de Petersberg, adopt�e par le Conseil des ministres de l’Union de l’Europe Occidentale (UEO) le 19 juin 1992, dans le cadre d’une red�finition du r�le de l’organisation. L’UEO a �t� depuis absorb�e par l’Union europ�enne�� (http://www.operationspaix.net/-Missions-de-Petersberg/) .

En gros, il ne s’agit pas v�ritablement de d�fense de l’Europe mais d’interventions, principalement en dehors d’Europe, pour assurer le ��maintien de la paix�� et plus g�n�ralement g�rer des crises avec des moyens militaires. Ces ��interventions�� devraient en bonne logique �tre d’initiative europ�enne. Juridiquement, elles ne d�pendent que de la volont� des Etats-membres. Mais par le pass�, en l’absence, d’une diplomatie commune, dont la PESC (politique �trang�re de s�curit� commune) ne pouvait tenir lieu, elles ont r�pondu pour l’essentiel � des pressions faites sur l’Europe ou sur certains de ses Etats par l’Otan et derri�re cette derni�re par les Etats-Unis. Elles n’ont que rarement sinon jamais �t� discut�es au sein des parlements des Etats membres ou du parlement europ�en.

- Ces forces sont exclusivement europ�ennes. A l'exception de l'op�ration Alth�a en Bosnie Herz�govine, toutes les autres op�rations men�es ces derni�res ann�es sous la responsabilit� de l'Union europ�enne ont �t� ind�pendantes des moyens propres de l'Otan. Cependant, cette force d�pend en partie pour son d�ploiement des moyens logistiques que voudront bien fournir les Etats-Unis, les ressources des Etats responsables de la force �tant tr�s limit�es. Il s’agit de moins de 100.000 hommes au total.

La mise sur pied de la force d'intervention rapide Europ�enne de 60 000 hommes d�cid�e au sommet d'Helsinki, que l'on d�nomme “objectif 2003”, reste effectivement relativement th�orique. La raison r�side certes dans la ti�deur des pays de l'Union, mais aussi dans son inadaptation � la r�solution des crises internationales telles qu'elles se sont pr�sent�es ces derni�res ann�es. Les 15 Groupements tactiques de 1500 hommes chacun ( objectif 2010) sont plus adapt�s aux missions de Petersberg, notamment en mati�re de disponibilit� et de r�activit� op�rationnelle

- Une structure politico-militaire cens�e commander ces forces, dont le r�le op�rationnel est difficile � d�finir, compte-tenu du fait qu’il ne s’agit pas d’un �tat-major op�rationnel permanent, �quivalent du SHAPE de l’Otan, le Royaume-Uni sous la pression am�ricaine s’y opposant fermement. On pallie cette lacune par la mise � disposition d'un �tat-major op�rationnel fourni par la nation cadre de l'op�ration. C'est le cas de l'op�ration EUFOR qui se d�roule actuellement au Tchad.

1.1.2. Les interdits anglo-am�ricains

Pourquoi cette faiblesse constitutionnelle, alors que les 27 Etats europ�ens auraient pu, en regroupant et en coordonnant leurs ressources, disposer de plus de 3 millions d’hommes dont certains tr�s entra�n�s, de moyens terrestres, a�rospatiaux et maritimes dont la qualit� et l’efficacit� sont reconnues dans le monde entier (sans m�me mentionner les forces nucl�aires strat�giques de la France et de la Grande Bretagne), dont la conception et la fabrication enfin, malgr� des abandons de souverainet� de plus en plus dommageables, permettent encore d’entretenir des p�les industriels et d’innovation technologiques qui � tirent � toutes les entreprises europ�ennes de pointe�?

Ceci parce que les Etats-Unis, relay�s en Europe par les britanniques dans le cadre de la coop�ration nucl�aire sp�ciale dite Special Relationship) n’ont jamais accept� que l’Europe soit autre chose qu’un appoint � l’Otan dont ils ont fait, sous leur direction et au service de leurs strat�gies, un instrument tous azimuts de d�fense de leurs int�r�ts. Comme le confirme le trait� rectificatif (art. 27) ��La politique de l’Union… respecte les obligations d�coulant du Trait� de l’Atlantique Nord pour certains Etats membres qui consid�rent que leur d�fense commune est r�alis�e dans le cadre de l’Otan…��. Or l’Otan avait �t� voulue, du temps de la guerre froide, comme un moyen de f�d�rer les politiques des Etats europ�ens sous la tutelle de Washington. Cet objectif demeure. Les gouvernements europ�ens l’acceptent encore par � atlantisme � r�manent, en t�te desquels se trouvent quelques nouveaux entrants dans l’Union chez qui la peur de la Russie demeure d’autant plus forte qu’elle est entretenue par des provocations de l’Am�rique � l’Est. Plus g�n�ralement, aucun Etat n'a la volont� de se d�marquer de la puissance am�ricaine et d'abandonner le confort financier r�sultant de cette d�pendance. Le fait que les Etats-Unis veuillent d�sormais associer � l’Otan divers pays qui n’ont plus rien d’europ�en, tels le Japon et l’Australie, ne les g�ne pas. Pour les Am�ricains, en dehors du fait de pouvoir faire appel � quelques contingents en renfort des leurs en Irak ou en Afghanistan, l’Otan demeure un tr�s puissant moyen d’imposer � l’Europe leurs mat�riels militaires (et donc leurs industriels), leurs normes de fonctionnement et un �tat d’esprit de soumission aux innombrables officiers europ�ens qui vont � faire leurs classes � souvent en Am�rique et toujours sous commandement am�ricain effectif.

Il s’ensuit donc que la d�fense de l’Europe est encore et restera � horizon visible de la responsabilit� de l’Otan, c’est-�-dire de ses contributeurs et d�cideurs permanents, les Etats-Unis.

La d�pendance des Etats europ�ens vis-�-vis de l’Otan est rendue plus grande, dans les discours comme dans les faits, par la perte de vue volontaire d’un objectif europ�en de d�fense commune. Cet objectif est syst�matiquement oubli� par les discours officiels qui assurent le dogme de la compl�mentarit� parfaite de la PESD et de l’Otan, chaque organisation jouant pr�tendument sa partition, en �vitant � toutes duplications inutiles et co�teuses �.

Il faut voir ce que cela signifie. On peut dire sans exag�ration que l’Occident dans la d�finition qu’en donne l’Am�rique (Etats-Unis+Europe+quelques autres) m�ne � l’�chelle du monde une guerre de plus en plus inefficace contre des ennemis dont cette guerre contribue en permanence � renouveler le recrutement. Elle vise pour l’essentiel � prot�ger les int�r�ts industriels (p�trole) et strat�giques am�ricains. Elle oblige � �tendre sans fin les op�rations militaires (Afghanistan, peut-�tre un jour Pakistan et Iran) contre des combattants qui ont choisi d’autres formes de lutte, celles de la guerre de 4e g�n�ration. Elle co�te de plus en plus cher (3 � 5 trillions de dollars selon l’�conomiste Stieglitz pour la seule guerre en Irak). Ce ne sont pas les contribuables am�ricains qui en supportent la charge, puisque le budget f�d�ral fait appel aux pr�ts du reste du monde (the rest of the world). Mais cela sera bient�t ce reste du monde qui en supportera le prix si les perspectives de crise g�n�ralis�e du cr�dit se pr�cisent.

En termes humains, les forces enfin que d�ploient globalement les Etats-Unis proviennent certes de l’US-Army, mais aussi des pays europ�ens, directement ou � travers l’Otan. Or les Etats-Unis, en termes tr�s brutaux, ne cessent de demander le renforcement des moyens europ�ens sous leur commandement, notamment en Afghanistan. Devant la tournure de plus en plus irakienne que prend ce conflit, Washington avait r�cemment accus� l’Allemagne d’avoir oubli� la tradition militaire valeureuse de la Wehrmacht, en affectant son contingent dans des zones relativement peu expos�es. La France n’a pas �t� somm�e aussi directement de renforcer sa pr�sence, mais, comme nous le verrons, le pr�sident Sarkozy n’a pas attendu de telles semonces pour y donner satisfaction par avance.

En contrepartie, si l’on peut dire, de cet �norme g�chis, qui n’apporte vraiment rien � l’Europe, les Etats-Unis refusent � cette derni�re la possibilit� de d�cider seule ce que sont ses imp�ratifs de d�fense, qui doivent �tre ses alli�es et quels moyens militaires et civiles elle doit affecter � sa d�fense et � sa s�curit�. Ceci ressemble beaucoup � une politique coloniale, celle qu’avaient men�e les puissances europ�ennes durant la premi�re guerre mondiale en enr�lant � leur service les troupes dites indig�nes.

Les gouvernements europ�ens ont beau jeu de dire qu’ils n’ont pas besoin d’augmenter l’effort de d�fense et m�me de le maintenir puisqu’il appara�t suffisant pour conduire correctement les petites op�rations relevant de la PESD. La d�fense de l’Europe, c’est � dire le cœur de la d�fense, resterait assum� par l’Otan. Comptant sur l’Am�rique, les gouvernements europ�ens peuvent, � l’�gard de leur opinion publique, se f�liciter de ce que moins de 1,4% du PIB europ�en total soit consacr� par l’ensemble des vingt-sept pays de l’Union � leur d�fense, contre plus de 3,8% pour les Etats-Unis, hors guerres en cours ; 400 dollars par habitant pour l’Union, 1200 dollars pour les Etats-Unis (il est vrai, comme nous le rappelions ci-dessus, financ�s en grande partie par des pr�teurs internationaux).

Certains hommes d’Etat europ�ens savent qu’il n’est plus acceptable que 500 millions d’Europ�ens d�pendent � ce point, pour leur s�curit�, de 200 millions de Nord-Am�ricains. Mais beaucoup soulagent leur conscience politique dans l’affirmation d’une communaut� historique de valeurs et d’int�r�ts qui nous garantirait le soutien total des Etats-Unis en tous temps et en toutes circonstances. C’est faire preuve d’une grande na�vet� vis-�-vis d’une superpuissance qui a toujours et partout impos� ses objectifs aux d�triments de ceux des autres. On le voit encore aujourd’hui lors des affrontements de plus en plus vifs qui l’opposent aux autres pays, non seulement dans les questions d’acc�s aux mati�res premi�res et � l’�nergie, mais en mati�re de lutte contre le changement climatique. Les Etats-Unis sont pleinement dans leur droit de se comporter en puissance �go�ste, mais les autres pays n’ont aucune raison de les laisser faire aux d�pends de leurs propres int�r�ts.

1.2. Comment sortir du pi�ge ? Promouvoir la d�fense de l’Europe

Si l’Otan n’existait pas, si les pressions am�ricaines cessaient de s’exercer sur les Etats europ�ens pour qu’ils ne s’affranchissent pas de leur influence, si enfin existait, dans le cadre du trait� simplifi� ou � d�faut dans le cadre de coop�rations renforc�es, une volont� commune de d�fense de l’Europe, sur quelle base faudrait-il d�finir celle-ci�?

Devons nous ici, dira le lecteur, poursuivre l’exploration d’hypoth�ses qui para�tront utopiques�? Certainement, si l’on veut sortir un jour du carcan des id�es qui nous sont impos�es.
Diff�rentes approches seraient n�cessaires dans ce but, � conduire en parall�le.

1.2.1. L’�tude commune des risques, actuels et futurs

Les risques et dangers mena�ant l’Europe, comme d’ailleurs bien d‘autres pays de par le monde, sont tr�s nombreux. On ne peut pr�tendre les combattre tous et moins encore tous les pr�venir. Il faut cependant se mettre d’accord sur les plus importants :

- Risques d’avoir affaire � des Etats non europ�ens qui feraient de l’agression militaire � l’�gard des Etats europ�ens une fa�on d’affirmer leur puissance ou faire face � leurs difficult�s. N’en faisons pas la liste ici. Disons seulement que la technique de la dissuasion (riposte gradu�e) reste indispensable. Pour cela une panoplie cr�dible d’armes ABC (dont une force nucl�aire strat�gique) demeure indispensable. Il faut �galement disposer de syst�mes spatiaux d’alerte et de d�fense efficaces.

- Risques li�es � des interventions dans des zones de conflits localis�es, non europ�ennes, mais jug�es (apr�s force r�flexion) constituer une menace pour l’Europe si celle-ci y dispose d’alli�s qu’elle ne pourrait laisser sans secours. Pour ce faire, l’Europe doit disposer de forces de projection consistantes, avec les moyens de transport et de logistique les rendant ind�pendantes, au moins le temps n�cessaire � des campagnes qu’elle ne devrait pas accepter de prolonger seule ind�finiment. Les porte-avions sont indispensables, avec leur accompagnement de protection.

- Risques li�s � des catastrophes naturelles ou des conflits d�coulant notamment de la g�n�ralisation pr�visible des crises �conomiques et environnementales. Les moyens militaires d’intervention, m�me s’ils ne mettent pas en priorit� l’emploi des armes mais la logistique, restent pratiquement les seuls capables de permettre � l’Europe d’intervenir hors de son territoire, pour des motifs humanitaires ou de simple protection de ses int�r�ts vitaux. Si les forces de projection n’ont pas besoin en ce cas de capacit�s militaires d’un haut degr� de sophistication, elles n�cessitent presque autant sinon plus de moyens humains et mat�riels que dans les deux cas pr�c�dent.

- Menaces d’infiltrations aux fronti�res ext�rieures de l’Europe. Sans vouloir faire de celle-ci une forteresse �tanche, il est �vident qu’elle fait d�j� et fera l’objet d’incessantes tentatives d’infiltration ou d’effractions, dont la plupart viseront � mesurer sa capacit� de d�fense �conomique, administrative, sociale et militaire. La surveillance et le contr�le des fronti�res n�cessiteront des moyens militaires et civils (douanes, polices) dot�s de moyens performants.

- Le danger terroriste. Les m�mes arguments justifient la mise en place de moyens de d�tection et de pr�vention des actions dites terroristes s’exer�ant � l’int�rieur des fronti�res. Il ne faut pas les exag�rer mais � l’inverse il ne faut pas se laisser surprendre. L� encore, la coop�ration des moyens militaires et civils sera n�cessaire.

1.2.2. La d�finition de politiques communes de d�fense optimisant les ressources de chaque Etat membre.

Il est �vident que si les Etats se r�partissaient les charges, en �vitant les double-emplois actuellement tr�s co�teux, les ressources �conomiques et politiques globales que conserve l’Europe, malgr� les difficult�s, lui permettraient de se comporter en grande puissance respect�e des autres dans un monde multipolaire. Mais ceci supposerait une int�gration pouss�e des politiques technologiques et de d�fense.

- Mise en commun des politiques de recherche d�veloppement dans toutes les technologies strat�giques. Les actions devraient, non seulement �tre r�parties entre pays europ�ens, dans le cadre de programmes cadres communautaires, mais aussi chaque fois que possible viser � la fois le civil et le militaire (technologies duales).

- D�finition de politiques budg�taires et industrielles communes, au prorata de diff�rents indicateurs tels les PNB, les effectifs d�mographiques, les atouts naturels. R�partition des sites industriels de production dans le m�me esprit, sans pourtant handicaper les investissements par une volont� de saupoudrage et de juste retour syst�matique. Dans les deux cas, l’outil commode que repr�sente d�j� l’Agence europ�enne de d�fense, tr�s sous-utilis�e actuellement, devra �tre valoris�.

- Pour conduire les deux types d’action pr�c�demment cit�s, tous les secteurs seront concern�s : le spatial, l’a�ronautique, les mat�riels terrestres, les t�l�communications puis, au fur et � mesure de l’�volution des technologies, les applications des NBIC.

- Mise en place d’un service obligatoire militaro-civil destin� � toute la jeunesse europ�enne, et la conduisant � servir hors de ses fronti�res nationales d’origine. Il s’agirait d’un moyen extraordinairement efficace d’int�gration de tous les Europ�ens autour d’une conscience commune et de sentiments d’appartenance, int�ressant particuli�rement les jeunes issus de l’immigration.

- Mise en place au niveau communautaire de v�ritables organes d’�tude, de renseignement et de commandement communs int�ressant aussi bien les grandes politiques budg�taires, de recherche et d’�quipement que les d�cisions de terrain � prendre en toutes circonstances. Les chefs d’Etat comme les instances du trait� europ�en concern�s par la PESD devront en �tre charg�s, avec des comp�tences consid�rablement renforc�es. Un nouveau � petit trait� � de d�fense devra donc vraisemblablement �tre n�goci� et ajout� au grand Trait� simplifi�. .

1.2.3. Que pourrait faire la France si elle voulait promouvoir une politique de d�fense de l’Europe�?

Nous pensons que, contrairement � ce qu’affirment les cercles europ�ens atlantistes qui monopolisent les principaux les canaux d’expression, la France pourrait encore �tre entendue par ses grands partenaires potentiels en mati�re de d�fense. Il lui faudrait s’inspirer, en l’�tendant � l’Europe, de la tradition d’ind�pendance diplomatique et militaire qu’avait brillamment illustr�e Charles de Gaulle (que serions nous aujourd’hui sans lui) et qu’avaient reprise, plus modestement mais avec panache, Jacques Chirac et Dominique de Villepin en s’opposant � l’intervention am�ricaine en Irak (que serions nous aujourd’hui s’ils n’avaient pas eu le courage de le faire�?)

La France dispose pour cela d’atouts consid�rables :

- Une des plus performantes industries qui soit au monde dans le domaine nucl�aire, des vecteurs, de l’a�ronautique, de l’espace, des t�l�communications. Evidemment, au rythme des d�sengagements actuels il n’en restera plus grand chose prochainement, mais en attendant, la fianc�e France pourrait apporter beaucoup de choses dans la corbeille.

- Une tr�s bonne arm�e professionnelle, dans les trois armes.

- Une exp�rience des conflits, y compris de ceux dits de la 4e g�n�ration pr�cit�e, que la plupart des Etats devraient nous envier, m�me les Etats-Unis.

- Une capacit� de se faire entendre des principaux gouvernements europ�ens (Allemagne, Italie, Espagne voire Grande Bretagne) d�s lors qu’elle renonce � donner des le�ons et imposer ses solutions sans n�gociations.

- Une capacit� de se faire prendre au s�rieux par les soi-disant Grands, Etats-Unis et Russie en premier lieu, lorsqu’elle veut bien suivre et afficher sa voie sans servitude.

Tout ceci pourrait se traduire par des politiques que la France proposerait � l’Union europ�enne, dans plusieurs directions principales que nous ne d�taillerons pas ici, mais qui ont �t� abord�es dans cet article. Voici les principales :

- Un d�sengagement progressif mais rapide de l’Otan d’une part, des guerres suicidaires et des provocations anti-russes (notamment les bases de missiles anti-balistiques) d’autre part, que les Etats-Unis imposent aux Etats europ�ens directement ou par l’interm�diaire de l’Otan.

- La mise en place rapide de la d�fense de l’Europe, telle que d�crite ci-dessus.

- La mise en place de grands programmes d�veloppant des technologies de puissance civiles et militaires, dans le domaine spatial, de la lutte contre le r�chauffement, de la protection des ressources hydriques et biologiques de l’Europe, puis, tr�s rapidement, visant � l’application des technologies NBIC.

- L’ouverture de grands d�bats politiques et citoyens sur ces questions, au niveau de l’Europe toute enti�re.

- La n�gociation avec les Etats europ�ens qui souscriraient sans arri�res pens�s � de telles mesures la mutualisation du si�ge dont la France dispose au Conseil de s�curit� de l’ONU.

2. Qu’en est-il de la politique propos�e � la France par le pr�sident de la R�publique.

Nous ne pouvons malheureusement pas juger qu’elle va dans le sens esquiss� ci-dessus. Il est difficile de dire si cette politique r�sulte d’id�es personnelles de Nicolas Sarkozy ou si elle est partag�e par sa majorit�, comme par les milieux militaires et industriels directement concern�s. Elle n’est pas reconnue, sauf sur des d�tails, par l’opposition, mais celle-ci ne propose pas v�ritablement de politique de d�fense cr�dible, ni pour la France, ni pour l’Europe.

Peut-on caract�riser rapidement la politique de Nicolas Sarkozy en mati�re de d�fense, que celle-ci soit fran�aise ou europ�enne. Faute de place, nous nous bornerons � des t�tes de paragraphes, mais nos lecteurs pourront retrouver le d�tail des politiques esquiss�es par l’Elys�e dans un certain nombre de d�clarations (assez d�sordonn�es d’ailleurs) dont la presse s’est faite �cho.

- Un retour plein et entier dans l’Otan. Ce retour repose sur l’illusion, que Nicolas Sarkozy semble bien �tre seul � partager pleinement, que notre r�int�gration compl�te nous mettrait en meilleure situation pour peser de l’int�rieur sur les Etats-Unis et �tre plus cr�dibles aupr�s de nos alli�s europ�ens. Ainsi pourrait parall�lement �tre relanc�es certaines initiatives int�ressant la d�fense de l l’Europe (lesquelles exactement�?) et d�sarm�e l’hostilit� britannique � ces initiatives. C’est une illusion que voudraient d�mentir de bons experts en la mati�re, comme l’ancien ministre des affaires �trang�res Hubert V�drine qui, dans un r�cent rapport au pr�sident de la R�publique, �crit qu’ � une r�int�gration de la France dans l’Otan lui donnerait sur les Etats-Unis une influence comparable � celle des autres alli�s, c’est � dire quasi nulle… � .

- Un renforcement du contingent fran�ais en Afghanistan. Outre l’engagement des avions de combat fran�ais intervenant en appui des troupes au sol, le pr�sident de la R�publique se propose dans un court d�lai d’annoncer l’envoi de 1000 hommes suppl�mentaires. Les quelques �l�ments dont le public dispose en France sur le r�le des forces sp�ciales engag�es au c�t� des Am�ricains montrent l’inanit� de telles interventions, qui ne font que renforcer les ralliements aux pr�tendus talibans, lesquels sont de plus en plus compos�s d’Afghans souhaitant que les �trangers �vacuent leur pays, alors qu’ils n’apportent aucune des am�liorations promises. On peut craindre aussi que l’exemple de ces � talibans � abondamment illustr� en Europe par les r�seaux Internet provenant des insurg�s, multiplient les vocations chez les jeunes musulmans, qui voient non sans raison des h�ros chez ceux qui avec des moyens mat�riels r�duits, font face � la pr�tendue �crasante puissance militaire � occidentale �.

Rappelons que le 22 d�cembre 2007, lors d'une visite surprise en Afghanistan o� 1.300 soldats fran�ais sont stationn�s dans le cadre de la mission de la Force internationale d'assistance � la s�curit� (ISAF) de l'OTAN, Nicolas Sarkozy avait exprim� son voeu que ��l'Afghanistan ne devienne pas un Etat qui tombe aux mains des terroristes comme nous l'avons vu avec les talibans��. ��Il se joue ici une guerre, une guerre contre le terrorisme, contre le fanatisme, que nous ne pouvons, que nous ne devons pas perdre��. Ce discours est tr�s proche de celui de George Bush, affich� aussi bien dans la guerre men�e par les Etats-Unis et quelques alli�s en Irak que dans celle reprise en Afghanistan. Dans les deux cas, ces interventions sont en train de l’avis g�n�ral de conduire � des impasses, sinon, dans le cas de l’Irak � des d�sastres de port�e mondiale.

Nous trouvons � cet �gard plus inqui�tant que rassurant l’appui apport� � Nicolas Sarkozy par le candidat r�publicain � la pr�sidence am�ricain, John McCain, lors d’une visite � Paris le 21 mars. Celui-ci, fervent d�fenseur du maintien des troupes am�ricaines en Irak, a exprim� sa “reconnaissance” � la France pour son engagement militaire en Afghanistan. ��J'appr�cie votre action et je pense que nous sommes dans une �re d'amiti� et de coop�ration qui sera non seulement b�n�fique pour nos deux pays mais aussi pour la paix dans le monde��, a ajout� John McCain.

Concernant l’avenir de l’Otan, nos alli�es europ�ens ne semblent pas tr�s favorables � voir la France rentrer dans l’Otan ni soutenir les Etats-Unis en Afghanistan. Beaucoup d’entre eux, � commencer par l’Allemagne, se posent la question de l’efficacit� et donc de la p�rennit� de l’Otan, depuis la campagne du Kosovo en 1999, jusqu’� celle d’Afghanistan aujourd’hui.

Certes l’Otan semble tellement en danger que 5 anciens chefs d’Etat-major europ�ens ont propos� � la fin de l’ann�e 2007, dans un rapport qui a �t� assez mal re�u par beaucoup de militaires fran�ais, (� Towards a grand strategy � ) , de quasiment fusionner la d�fense de l’Europe et l’Otan, sous la direction d’ensemble des Etats-Unis. Il s’agirait de relancer un nouveau partenariat transatlantique, marqu� par la cr�ation d’un � Directorate � o� seraient repr�sent�s au plus haut niveau politique les Etats-Unis, l’Union Europ�enne et l’OTAN. Ce directoire serait charg� des d�cisions strat�giques, pas seulement militaires, mais �galement de s�curit�, y compris hors zone - ce qui laisse ouvert un champ d’intervention pouvant s’�tendre si besoin �tait au monde entier. Les arguments retenus pour ce faire reposent sur une analyse des menaces qui p�sent d�sormais sur le � monde occidental �. L’Europe ne saurait se dispenser de contribuer avec les Etats-Unis � la lutte contre ces menaces. Nous pensons pour notre part, comme indiqu� ci-dessus, qu’elle pourrait tr�s bien se d�fendre seule plut�t que se laisser entra�ner en � caniche � des Etats-Unis dans des conflits dont elle ne retirerait que les dommages collat�raux. A condition bien entendu qu’elle accepte le co�t de cette autonomie, comme indiqu� ci-dessus. Le rapport des 5 hauts grad�s semble en fait la partie visible d’une entreprise d’intoxication men�e de fa�on couverte (covert) par des agences d�pendant du Pentagone. Certains ouvrages r�cents, dont celui de l’ancien Premier ministre fran�ais Edouard Balladur, vont dans le m�me sens.

- Un r�ajustement de la d�fense fran�aise. Dans un discours prononc� � Cherbourg le 21 mars, Nicolas Sarkozy a r�affirm� l'importance de la dissuasion nucl�aire dans l'arsenal de d�fense fran�ais, la qualifiant d'“assurance-vie de la nation”. Se disant d�termin� � "assumer le co�t" de cette dissuasion, le chef de l'Etat toutefois souhait� que s'applique le principe de “la stricte suffisance”, selon lequel ��la France maintient son arsenal au niveau le plus bas possible compatible avec le contexte strat�gique��.

En cons�quence, M. Sarkozy a annonc� la r�duction “d'un tiers” de la composante a�roport�e (avions, missiles) de la force de dissuasion nucl�aire fran�aise. Jusqu'� pr�sent la France disposait de soixante Mirage 2000-N, auxquels vont se substituer progressivement � partir de 2009 des Rafale. ��Apr�s cette r�duction, notre arsenal comprendra moins de trois cents t�tes nucl�aires, c'est la moiti� du nombre maximum de t�tes que nous ayons eu pendant la guerre froide��, a indiqu� le pr�sident. Il a �galement assur� qu'��aucune de nos armes n'est cibl�e contre quiconque��, une position qui tranche avec la doctrine nucl�aire d�fendue par Jacques Chirac : le 19 janvier 2006, celui-ci avait �num�r� les �“int�r�ts vitaux” de la France susceptibles, s'ils �taient menac�s, de provoquer une riposte nucl�aire, et pr�cis� que les ��dirigeants d'Etats qui auraient recours � des moyens terroristes�� �taient particuli�rement vis�s. Il avait laiss� entendre que les gouvernements europ�ens pourraient � leur demande faire appel � cette protection.
Louant par ailleurs l'attitude, selon lui “exemplaire”, de la France en mati�re de d�sarmement nucl�aire, le chef de l'Etat a invit� le reste du monde � s'engager “r�solument” sur cette voie au nom de la “r�ciprocit�”. Il a ainsi invit� les puissances nucl�aires, � commencer par les Etats-Unis et la Chine, � ratifier le Trait� d'interdiction compl�te des essais nucl�aires et � d�manteler leurs sites d'essais, comme la France.

Enfin, il a propos� l'ouverture de n�gociations sur un trait� interdisant la production de mati�res fissiles � usage militaire, reprenant une proposition am�ricaine d�pos�e en mai 2006 devant la Conf�rence du d�sarmement de l'ONU � Gen�ve mais rest� lettre morte. Il a �galement propos� de discuter d'un autre trait� interdisant les missiles sol-sol de courte et moyenne port�e, que la France a d�j� ray�s de son arsenal.

Sur ces questions, il n’y a rien � redire aux propos de Nicolas Sarkozy. Il revigore la dissuasion par un flou de bon aloi sur les int�r�ts vitaux de la France. Par ailleurs il reprend sous une autre forme bien que moins explicitement, l'id�e d'une protection �largie � nos partenaires europ�ens du fait de l'existence m�me de notre capacit� dissuasive. Cela pourrait aller dans le sens pr�conis� ici, mais encore faudrait-il le n�gocier avec nos partenaires, d’une fa�on bien plus approfondie que celle consistant � lancer des id�es devant la presse.

En revanche, pour ce qui est des armements conventionnels, le pr�sident annonce clairement des restrictions drastiques sur un mod�le d'arm�e � l’horizon 2015 qui n'avait pourtant rien d'extraordinairement ambitieux pour un pays qui a la pr�tention de jouer un r�le dans le monde. Rien n’a �t� dit concernant la mise en chantier d’un second porte-avion pourtant indispensable pour donner toute son importance au premier (� d�faut d’accord avec d’autres pays europ�ens maritimes). Le 2�% “environ” du PIB consacr� au budget de d�fense se situe en fait plus pr�s de 1, 7% que de 2�%. Il serait �videmment irr�aliste d’esp�rer obtenir de nos partenaires une augmentation de leurs budgets de d�fense si la France ne donne pas l’exemple. De toutes fa�ons, comme nous l’avons vu, le d�bat ne se place pas dans un premier temps au niveau des budgets, mais � celui des ambitions et des programmes destin�s � les servir …� commencer, rappelons le, par le spatial de d�fense.

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