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Pour un principe matérialiste fort

Compl�ments du livre
"Pour un principe mat�rialiste fort"

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Un m�canisme plus g�n�ral

N’existe-t-il pas un m�canisme �volutif beaucoup plus g�n�ral, bien moins connu, qui int�resserait le cosmos tout entier. Nous avons rappel� que, selon les th�ories cosmologiques actuellement admises, le cosmos est n� d'un �v�nement unique, le Big Bang ou le ph�nom�ne qui en a tenu lieu. Il est admis que depuis le Big Bang, la mati�re visible de l'univers a constamment �volu�, depuis les nuages de poussi�res et protogalaxies jusqu'aux galaxies semblables � la n�tre. Au sein des galaxies, les astres �voluent eux-m�mes de fa�on relativement semblable : cr�ation d'un disque en rotation autour d'une proto-�toile, apparition des plan�tes, �volution de l'�toile elle-m�me jusqu'� sa disparition sous forme de g�ante rouge ou pour certaines de supernova. Sur les plan�tes de type terrestre, la mati�re physique �volue selon des cycles lents. Pour ce qui concerne la Terre, une des voies selon laquelle s'est faite cette �volution a permis l'apparition de la vie � partir de mol�cules pr�-biologiques.

Il est certain qu'aujourd'hui beaucoup de choses restent myst�rieuses concernant le cosmos et son �volution - � supposer qu'il y ait vraiment �volution. En quoi consiste et comment �volue la mati�re noire inconnue qui repr�senterait une grande partie de la masse globale de l'univers ? Quelle est l'�nergie noire, assimil�e � la constante cosmologique, qui combat l'effet de la gravit� et provoque une expansion semble-t-il acc�l�r�e de l'univers ? Que deviennent les astres dont la masse est suffisante pour qu'en phase �volutive terminale ils s'effondrent sur eux-m�mes et deviennent des trous noirs ? Mais ces questions sans r�ponse n'emp�chent pas certains cosmologistes de consid�rer que l'�volution de la mati�re visible ob�it � des lois communes que l'on doit pouvoir retrouver depuis les corps les plus grands jusqu'aux objets physiques et m�me biologiques les plus petits de notre environnement terrestre.

Pour Eric J. Chaisson (1) ces lois s'articuleraient autour de la fa�on dont le flux d'�nergie primordial (n� lors du Big Bang et peut-�tre aliment� en permanence depuis lors) est utilis� par les corps physiques et biologiques pour accro�tre leur complexit�. Il s'agit d'une �nergie ��libre�� � la disposition des organisations mat�rielles et biologiques, qui l'utilisent en conformit� avec les principes de la thermodynamique loin de l'�quilibre pour se transformer et accro�tre leur complexit�. Il en r�sulte une comp�tition entre les organisations qui favorise celles qui optimisent l'usage de l'�nergie en rapport avec leur masse. Prenons l'exemple d'un astre. Si sa masse est tr�s importante, il br�le tout son hydrog�ne trop rapidement et dispara�t tr�s vite sans produire de complexit�. A l'oppos�, notre soleil dispose d'une masse qui lui permet d'�quilibrer longtemps la pression gravitationnelle et la force d'expansion n�e de la fusion de son hydrog�ne. Il est donc capable d'optimiser ses ressources �nerg�tiques de sorte qu'il entretient pendant des milliards d'ann�es autour de lui un cort�ge de plan�tes sur certaines desquelles la vie a pu appara�tre. Mais, revers de la m�daille, il se transformera en fin de vie en g�ante rouge et ne pourra pas atteindre l'�tat explosif d'une supernova. Il ne r�pandra donc pas dans son environnement les �l�ments lourds � partir desquels d'autres formes de vie pourraient se former dans d'autres syst�mes solaires. Autrement dit, il n'aura pas de descendance et n'aura pas contribu� � l'�volution cosmique. Ainsi les organisations que l'�volution cosmologique s�lectionne sont celles qui restent au milieu de deux extr�mes : consommer trop d'�nergie et br�ler trop vite leurs r�serves ou ne pas en consommer assez et ne pas avoir assez de ressources pour se complexifier.

Eric Chaisson applique les m�mes principes aux logiques d'�volution et de s�lection des structures et organismes terrestres. Les formes qui apparaissent et qui survivent sont celles qui utilisent au mieux l'�nergie n�cessaire � leur construction et � leur r�sistance aux agressions du milieu. Il n'y a rien l� de finaliste non plus que de biologique. Prenons l'exemple souvent cit� d'un cristal de neige. Pour que celui-ci se forme, les mol�cules d'eau doivent se rapprocher jusqu'� adh�rer et ne pas �tre rejet�es. Bien que les collisions initiales entre mol�cules se produisent tout � fait au hasard, les mol�cules en mouvement sont guid�es par les forces �lectromagn�tiques jusqu'� ce qu'elles trouvent des positions favorables sur la surface du cristal. Si une mol�cule arrivant au hasard se trouve positionn�e � un endroit favorable � la croissance du cristal, elle est ��s�lectionn�e��. Sinon, elle est rejet�e. Sa venue initiale r�sulte du hasard, mais non sa s�lection. De plus, quand le cristal atteint un �tat d'�quilibre thermodynamique, il ne peut plus accepter de mol�cules et son �volution s'arr�te. Eric Chaisson remarque � juste titre que le terme de s�lection, dans ce type d'�volution, para�t peu opportun. Il n'existe aucun agent qui exercerait une s�lection, en �liminant les moins adapt�s. Les objets qui survivent sont ceux qui restent apr�s que les autres ont disparu. Il pr�f�re le terme d'�limination non al�atoire. Dans l'exemple des cristaux, un grand nombre de ceux engag�s dans un processus de formation ont disparu parce qu'ils �taient mal conform�s pour r�sister aux forces de destruction. Seuls ont surv�cu ceux r�pondant aux contraintes d'�quilibre n�cessaire � la formation de ce type d'objet.

L'hypoth�se selon laquelle existe au plan cosmologique un principe g�n�ral d'�volution qui se retrouve � tous les niveaux d'organisation de l'univers est satisfaisante pour l'esprit, m�me si elle n'est pas vraiment v�rifiable vu que nous ignorons encore de quoi l'univers est fait dans ses profondeurs. Il existerait ainsi selon cette hypoth�se un processus commun (a great unifier) qui, en amont de et en parall�le � l'�volution biologique, agirait sur l'ensemble des structures mat�rielles (2). Son fondement serait l'optimisation de l'utilisation de l'�nergie, qu'il s'agisse de l'�nergie cosmologique primaire ou des formes d'�nergies sp�cifiques que nous retrouvons sur Terre. Les entit�s biologiques et les entit�s sociales humaines n'y �chapperaient pas, en sous-jacence des autres formes d'�volution complexifiante, g�n�tiques et culturelles, qui se sont greff�es progressivement sur le processus �volutif primaire � base d'optimisation de l'�nergie. Nous verrons quand nous aborderons la question de l’apparition du langage, que ce soit chez les humains ou chez les robots, que la n�cessit� d’optimiser l’emploi de l’�nergie est un facteur essentiel orientant les choix en mati�re de symboles langagiers.

1 : Eric J. Chaisson dirige le Wright Center for Science Education � la Tufts University de Medford, Mass. Il a publi� un article sur ce sujet, sous le titre The great Unifier, dans le NewScientist du 7 janvier 2006, p. 36.

2 : Inutile de pr�ciser que l’auteur de cette hypoth�se ne fait pas allusion � un processus d’inspiration divine, contrairement � ce que pourrait laisser penser le terme anglais de great unifier qu’il utilise.

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