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Les Editions Jean Paul Bayol
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F�licie Dubois

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Maria Morena, roman - Lieu Commun, 1989 ; Presses Pocket, 1990.

Le livre de boz, roman - Balland, 1990 ; Presses Pocket, 1991 ; Marsilio Editori, 1992.

Le blanc d’espagne, roman - Balland, 1991.

Tennessee Williams l'oiseau sans pattes, portrait - Balland, 1992.

La cath�drale des ondes 116 avenue du Pr�sident Kennedy, document - Plume, 1993.

Comme un n�nuphar sur un bayou de Louisiane, th��tre - TBB, 1995.

L'hypoth�se de l’argile, roman - Flammarion, 1997.

De l’ange � l’hu�tre, roman - Jean Paul Bayol, 2009.

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Le site de F�licie Dubois

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Sortie : janvier 2010

F�licie Dubois — Punto Final

Presse

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ISBN : 978-2-916913-24-7

D�cembre 1999, Buenos Aires : Sofia, 22 ans, d�pose quelques gouttes de son sang � la banque de donn�es g�n�tiques de l’H�pital Carlos Durand. Elle veut savoir de qui elle est n�e.
C’est une jeune fille de bonne famille, �tudiante en lettres et philosophie.

Il y a peu, incidemment, elle a appris que � ses parents n’�taient pas ses parents �... Sof�a a �t� adopt�e.


En Argentine, pour une jeune fille de sa g�n�ration, �tre adopt�e signifie peut-�tre aussi �tre un � b�b� vol� �. Ils sont environ cinq cents � avoir �t� adopt�s ill�galement par les tortionnaires de leurs parents biologiques et, depuis peu, on en parle beaucoup � la radio et � la t�l�vision.

Sofia aura les r�sultats de la prise de sang dans trois mois. Punto Final se d�roule pendant ce temps-l�.

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Punto Final est un roman du r�el ; les lieux existent, les faits sont v�ridiques, certains protagonistes ont gard� leur v�ritable nom.

Les jeunes femmes qui accouchaient dans l’obscurit� des salles de torture savaient, je l’esp�re, dans un petit coin de leur cœur et de leur cerveau, que la vie ne finissait pas l�.

Extrait de la pr�face de Miguel Benasayag

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Avant propos de l'auteur

Cette histoire se passe en Argentine, � la fin du si�cle dernier : de d�cembre 1999 � f�vrier 2000. Je l’ai �crite maintes fois. Ce livre, Estela Weissberg et Alberto Belloni l’ont lu - au fur et � mesure de mes inqui�tudes - jusqu’� ce qu’Alberto quitte cette Terre. Alors, le texte s’est fig�. D�finitivement.

Estela et Alberto ont �t� contraints de quitter Buenos Aires pr�cipitamment en 1977. Pas m�me le temps de passer chez eux pour prendre une brosse � dents. Leur crime ? Il �tait un � intellectuel � qui avait os� commettre des � �crits r�volutionnaires � ; elle �tait son �l�ve, sa disciple.

Alberto s’est �teint en exil sans jamais avoir pu (voulu ?) revenir sur sa terre natale. Je me souviendrai toujours de ses discours enflamm�s, cette fa�on qu’il avait de se mettre en col�re contre les injustices - d’o� qu’elles viennent ; cet espoir qu’il mettait dans les hommes de bonne volont� - quels qu’ils soient.

Son incin�ration, au cimeti�re du P�re-Lachaise, est un des jours les plus tristes de ma vie. Pourtant Alberto �tait la gaiet� m�me. Un homme qui est parti tout droit, sans jamais se renier.

Permettez-moi de convoquer ici Paul Valery :

Il est dur comme un ange, Monsieur. Il ne se rend pas compte de sa force : il a des paroles inattendues qui sont trop vraies, qui vous an�antissent les gens, les r�veillent en pleine sottise, face � eux-m�mes, tout attrap�s d’�tre ce qu’ils sont, et de vivre si naturellement de niaiseries (...) Nous ne pensons jamais que ce que nous pensons nous cache ce que nous sommes. J’esp�re bien, Monsieur, que nous valons mieux que toutes nos pens�es, et que notre plus grand m�rite devant Dieu sera d’avoir essay� de nous arr�ter sur quelque chose de plus solide que les babillages, m�me admirables, de notre esprit avec soi-m�me.


Sortie : janvier 2009

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De l'ange � l'hu�tre

Presse
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ISBN : 978-2-916913-16-2
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Vous aimez lire, vous appr�ciez la solitude, le silence. Ce qui ne vous emp�che pas de prendre plaisir � la conversation - vous tenez la langue fran�aise en estime. Vous n'avez pas besoin de distraction : les parcs d'attractions, tr�s peu pour vous. Vous ne courrez pas l'aventure, la vie de tous les jours vous semble une entreprise d�j� bien p�rilleuse. Les romans d'imagination ne vous font aucun effet : � quoi bon se passionner pour des personnages et des �v�nements n'ayant jamais exist� ? Vous souriez volontiers � la mani�re d'un gastronome go�tant un nouveau plat : sucr�/sal� pourquoi pas ? tant que les ingr�dients sont frais, et si possible de saison. Vous aussi vous auriez pu �crire, mais il se trouve que vous avez mieux � faire.

FD

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Extraits�:

Comment en suis-je arriv�e l� ?

Je me suis prise trop au s�rieux, ou la vie. J’ai attendu le pire, esp�rant un miracle, mais la vie. Une orgie, et l’ennui. L’effroi atterrant face au que-�a-ici-l�-maintenant. Ni cause, ni projet. Un corps, des exc�s. Laisser venir, s’abandonner. L�cher les mains, tomber de haut. Br�ler tous ses vaisseaux. Plus le courage, � peine la n�cessit�. En pure perte, se d�penser. Essayer de concevoir le monde sans soi.

J’�tais � deux doigts de m’oublier tout � fait lorsque j’ai d�cid� pr�cis�ment le contraire : devenir moi enti�rement, mort comprise.

.../...

Cette fois, nous sommes pi�g�es. J’observe George du coin de l’œil, la soup�onnant d’envisager un repli, mais le sentier est trop �troit et Marido nous a vues qui d�j� nous adresse de grands signes de la main.
—� C’est pas un temps pour se promener ! — lance-t-elle d�s qu’elle nous tient � port�e de voix.
Je me recroqueville sous la capuche de mon cir�, George grimace un sourire forc�.
—� Venez donc trinquer � la maison pour la nouvelle ann�e !
—� C’est gentil — objecte George.
—� Juste un verre ! — insiste l'aubergiste.
—� Impossible — dis-je — Juste un verre, impossible.
—� Allez hue ! h� ! ho ! — insiste Marido en nous conduisant sur le chemin vicinal. Vous ne pouvez pas me refuser �a!

�a, pr�cis�ment, c’est ce qui nous mena�ait et auquel, h�las, nous n’aurons pas su �chapper. Depuis notre arriv�e sur le haut plateau, l’unique animatrice locale nous tannait pour nous avoir � sa table. Aujourd’hui, elle a gagn�. J’ai l’impression d’�tre une laiti�re r�form�e men�e � l’abattoir et George me fend le cœur, indubitablement mortifi�e par le programme qui nous attend.

Marido ouvre la porte de son antre, triomphante.

Autour d’une longue table en bois sombre, quatre adultes et deux enfants sont embroch�s sur des bancs de part et d’autre align�s. Les enfants vocalisent, comme de bien entendu, et les adultes subissent, grand bien leur fasse.


—� Je vous pr�sente mes voisines ! — annonce Marido, enthousiaste.
—� Enchant�e — dis-je, souriant � la cantonade.
—� Chantal, Patrice, Th�o, L�o — d�taille Marido — Clotilde et Vincent.

Affranchie de toutes les hypocrisies, George s’adosse � la fen�tre embu�e. Je sais exactement � quoi elle pense � cet instant. Aux panneaux de signalisation plant�s � chaque tournant sur dix kilom�tres � la ronde :

UNIQUE EN C�ZALLIER
LE RESTAU DE MARIDO
Authenticit� Convivialit�

Aux photocopies d’un publi-reportage paru dans La Montagne et distribu�es dans tous les Offices de Tourisme du Cantal :

"CHEZ MARIDO"
PLUS QU’UN RESTO : UN CONCEPT BO-BIO
On mange ce qu’on vous sert et on fait la vaisselle soi-m�me

Notre h�tesse d�bouche une bouteille de Saint-Pour�ain - Tradition du centre de la France, sa d�licatesse, sa fra�cheur, sa jeunesse conviennent parfaitement au temp�rament f�minin.


—� Je ne connaissais pas cette Appellation — commente Patrice, la cinquantaine st�r�otyp�e, grisonnante et brioch�e.
—� On dirait le nom d’un fromage ! — s’esclaffe sa femme.
—� Fromage ou pas, tu t’abstiens — lui ordonne-t-il aussit�t.

Vex�e, Chantal se venge sur une tranche de pain de seigle qu’elle entreprend consciencieusement de d�chiqueter. Patrice se sert sans en proposer � quiconque.


—� Encore un peu de salaison ? — s’enquiert Marido.
—� Vous n’auriez pas du blanc, plut�t ? — demande Clotilde — Le rouge me noircit les dents.
—� Ou du champagne, m�me, carr�ment — ajoute Vincent — Je vous sers ? - me propose-t-il.
—� Non merci, sans fa�on.
—� Une fois qu’il est ouvert, c’est pas plus cher d’eul finir ! — jubile Patrice en tendant son verre.
—� Mon ch�ri, je t’en prie… n’oublie pas que tu conduis… — lui rappelle sa femme.

Et les parents d’entretenir leur conjugalit� � voix basse � l’inverse d’une prog�niture qui, elle, excelle dans les d�cibels.

Comme � l’accoutum�e, George se fait oublier. Alors que je me contorsionne pour dissimuler mon ennui, elle conserve son int�grit�, inaccessible aux inepties.


—� Vous vivez ici toute l’ann�e ? — m’interroge Clotilde.
—� Je ne sais pas encore, nous venons de nous installer.
—� Et vous faites quoi dans ce bled ? — ajoute Vincent.

Je sens George qui sourit dans mon dos, me retiens de faire volte-face. Si nos regards se croisent, la rejoignant, je m’exclus. Allez savoir pourquoi ? je tiens encore � participer. Le bavardage nous intime d’avoir une opinion sur tout. Sur les conflits militaires �a et l�, les tyrannies �conomiques ici et maintenant, les impuissances politiques du jour.


—� Salaisons pour tout le monde ? — s’impatiente Marido.
—� Y’en a marre du cisson ! — braille Th�o.
—� J’veux des rites ! — hurle L�o.
—� D�s qu’on sera rentr� � la maison, on ira au Mac Do — les console leur m�re.
—� Finissez vos assiettes, c’est pas plus cher — conclut le pater familias en vidant la derni�re goutte de Saint-Pour�ain.
Je profite d’un d�bat anim� sur le port du foulard islamique pour me lever, enfile fissa mon cir�, rejoins George dehors qui fume une cigarette.


—� Alors ? — me demande-t-elle.
—� C'est bon, j’ai ma dose. On peut rentrer.

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La Presse

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