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Sortie : Octobre 2008


Lo�c Lorent : Le sourire d'Achille

Mise en garde du CSL :

Nous vous avertissons du probable caract�re discriminatoire et/ou stigmatisant et/ou homophobe et/ou pornographique et/ou misogyne et/ou amoral de cet ouvrage. En lisant ce livre, vous risquez de violer la loi sur la diffusion des id�es antid�mocratiques.

ISBN : 978-2-916913-12-4

Dans un futur proche :

Il est d�finitivement interdit de fumer et d’aborder les femmes, de boire du vrai caf� et de lire des livres qui ne correspondent pas aux crit�res �tablis par les d�fenseurs de la d�mocratie, d�mocratie vigilante d’un monde parfait o� l’agence Together loue aux femmes de luxueux gigolos. Apr�s un exil en Italie, Luc en est devenu un employ� mod�le.
D’o� vient alors qu’il ne se satisfait ni de sa condition ni d’une �poque qui lui assure une exemplaire r�ussite et lui promet le bonheur ? Sans doute parce qu’il a compris fort jeune comment tout cela allait finir.

Troie n’est plus dans Troie mais c’est Paris qui br�le. Quant � Achille, il sourit.

Dans un futur proche ?

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Extraits :

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Le soir de l’explosion, le ciel de Tchernobyl devait �tre absolument magnifique ; irradiant mon visage, un halo de lumi�re bleu-jaune se frayait un chemin � travers les interstices des volets. J’avais allum� une cigarette en sachant pertinemment qu’elle me le reprocherait. Ne plus penser, ne plus penser qu’� l’objectif, � la mission, au contrat. Facile, �vident, conforme, ce que l’on attendait de moi. C’�tait l� tout ce que l’on attendait de moi. Alors, achever, litt�ralement, les discussions convenues, les niaises embard�es pseudos litt�raires ou philosophiques ; �tre cette obligation : assouvir ses pauvres d�sirs de fille couch�e sur un lit vierge de pr�sence masculine depuis trop longtemps. Revenir, apr�s un d�tour �reintant, � la simple et pure consommation. Parce que nous en �tions arriv�s l�, dans cette pi�ce, une chambre semblable � mille autres, avec une table en bois, un lit en bois, un corps en simili femme. Elle m’avait regard� avec ses grands yeux clairs. Un instant, j’avais cru que je pourrais encore tout arr�ter. Elle �tait devenue tr�s directive, puisant en elle une insoup�onnable autorit�, singeant l’exasp�ration comme elle mimait quotidiennement la joie. � Bon, tu viens maintenant ! � J’�tais venu apr�s avoir, toujours selon ses ordres, mis de la musique. Elle adorait le jazz, elle trouvait cela apaisant. Tout le monde trouvait le jazz apaisant. Quand un seul adjectif suffit � d�finir un art, celui-ci ne peut �tre que vulgaire. Pire, un lieu commun. La professeur de philosophie �tait d�j� nue, � quatre pattes, seins pendouillant, mordillant ses l�vres comme le faisaient ces fausses catins filiformes ornant les couvertures et les meilleures pages des magazines masculins et f�minins. Elle poussait de petits soupirs, murmurait des propos obsc�nes. Je m’�tais d�shabill� machinalement, m’�tais avanc� vers elle et lui avais demand� de me dire ses envies. Alors, elle s’�tait retourn�e sur le dos, avait �cart� les jambes et, avec l’air grave d’une militante l�niniste d’autrefois, avait prononc� ces mots : � Vu combien tu me co�tes, tu peux bien me l�cher la chatte ! �

.../...

J'avais longuement regard� ma m�re. " �a y est ", m'avait-elle dit. Les rues �taient aussi d�sertes que ne l'�tait aujourd'hui le port. Une infirmi�re �tait venue nous chercher pour nous conduire jusque dans la pi�ce o� mon p�re, maigre comme un rescap� d'Auschwitz, �touffait, un tuyau enfonc� dans le nez, une couverture bleu ciel rabattue au-dessous du trou qui avait remplac� son ventre. L'h�pital �tait vide � l'exception d'un maigre escadron d'infirmi�res qui venaient assister au spectacle interrompant leur pause repas. Elles parlaient � voix basse, comme si la modulation des voix devait s'accorder avec la mort. Etait-ce du respect ? Qu'est-ce que cela pouvait bien changer ? Le r�sultat est le m�me. Deux ans plus tard, j'avais travers� les m�mes couloirs. Apr�s l'enterrement, je m'�tais senti soulag�. C'�tait certainement horrible et d'ailleurs des membres de la famille m'avaient reproch� de ne pas avoir montrer plus de chagrin. " Mais enfin, tu ne pleures pas ? ", m'avait lanc� un oncle. On est libre, totalement libre que lorsque nos parents sont morts. Alors, les seules personnes qui avaient le droit de nous juger ne sont plus.

.../...

Nous avons longuement discut�. Le drapeau n’�tait pas accroch� au mur, enfin, je ne sais plus, je n’ai pas fait attention, j’�tais ivre, j’avais bu avant de la rejoindre. Nous sommes all�s dans sa chambre, je l’ai caress�e, lui ai dit des choses tendres, qui co�tent beaucoup plus qu’on ne le croit, quand on aime les mots. J’aurais m�me pu lui dire � Je t’aime �. �a n’aurait pas �t� tout � fait faux. Lui parler de sa voix, de ses mains, de sa peau, de ses hanches, de la longue m�che brune qui couvrait en partie son œil droit, de la fa�on qu’elle avait de se cabrer quand elle s’allongeait. Lui dire que je sentais en elle beaucoup d’honn�tet� et de pudeur. Nous nous �tions couch�s ensemble, l’un contre l’autre. Ce soir, j’�tais de retour apr�s une journ�e inutile, une de plus. � l’instar des prisonniers dans leur cellule, je raye les jours sur les calendriers. Un de moins. Ce soir, je dis n’importe quoi, je d��ois. C’est une constante. Je pourrais encore lui dire que je regrette, �noncer la liste de mes remords, pr�tendre que je suis patriote. � Siamo passati �. Moi aussi, je suis pass� et sors rapidement de sa vie. Ils poussent tous un soupir de soulagement.

.../...

Andrea m’assomme depuis des semaines avec son histoire de fresque qu’il a command�e � un artiste romain tr�s connu. Et la voici, enfin. La peinture n’honore pas un th�me pourtant merveilleux, celui du h�ros de la guerre de Troie et son fid�le compagnon. Sous les murs de Troie, c’est l� o� j’ai l’impression d’�tre. Torse nu, portant nonchalamment, voire m�me lascivement, une sorte de pagne et un casque, Achille a plus l’air d’un participant � la gay pride qu’� un guerrier l�gendaire. Surtout, le Patrocle gisant � ses pieds, le regard obnubil� par le pagne de son protecteur ne laisse planer aucun doute sur la nature des rapports entre les deux personnages et � l’action que s’appr�te � ex�cuter l’agenouill�. Il est dommage qu’un David ou un Ingres n’ait pas pens� � cette sc�ne : Patrocle su�ant Achille. Voil� qui aurait remu� les guind�s visiteurs du Salon.

.../...

� quelques encablures de la maison que j’occupais, dans la baie de Saint-Malo, une minuscule �le baptis�e C�zembre avait eu le malheur d’�tre le premier coin d’Europe arros� au napalm. C’�tait en ao�t 1944, la garnison allemande refusait de mettre bas les armes. T�tus, ces Allemands, tr�s � j’y suis, j’y reste �. Alors les B-17 avaient largu� cette merveille sur les taupes perdues de la Wehrmacht, perdues parce que leur r�sistance n’avait aucun sens ni utilit�, la ville de Saint-Malo �tant d�j� entre les mains des Am�ricains. �a les avait calm�s, le napalm. Une moiti� de carbonis�s, une autre d’estropi�s ; ils avaient finalement hiss� le drapeau blanc. Je me rappelais d’un reportage consacr� � Hiroshima. Images � l’appui, le commentateur expliquait comment l’ombre des corps des victimes s’�tait imprim�e sur les murs alentours alors m�me que les corps, eux, avaient disparu, s’�taient litt�ralement volatilis�s, r�duits instantan�ment en poussi�re. C’�tait encore plus fort que Pomp�i : il ne restait de certains habitants d’Hiroshima que des n�gatifs.

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