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Les Editions Jean Paul Bayol
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Compl�ments du livre :
Le paradoxe du sapiens

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Le paradoxe du sapiens

�tres technologiques et catastrophes annonc�es

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�ditions Jean Paul Bayol - sortie mars 2010

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Annexe IV. Des g�nes bien ant�rieurs � l’hominisation

Il est int�ressant de voir qu’� l’origine de cette transformation majeure dans les processus �volutifs de la nature que l’on nomme l’hominisation et que nous pr�f�rerions pour notre part qualifier du terme (affreux !) d’anthropotechnicisation se trouvent quelques mutations ou m�me ��exaptations��(1) probablement survenues au hasard et apparemment mineures s’�tant produites au sein des aires corticales de quelques primates perdus dans l’obscurit� des ���ges farouches��(2) . Comment les g�n�ticiens interpr�tent-ils aujourd’hui ces mutations ou exaptations fondatrices, bien plus int�ressantes � comprendre que les mutations ult�rieures du g�nome humain�? Ces derni�res posent moins de probl�mes, car on peut montrer qu’elles r�sultent d’un processus banal d’interaction entre des ph�notypes et des niches qui �taient en modification continue du fait de l’emploi de plus en plus syst�matique des outils.

La recherche d’�ventuelles mutations fondatrices s’impose d’ailleurs pour deux raisons m�thodologiques. La premi�re permettrait de fournir des r�ponses aux arguments des religions pour qui l’apparition de l’homme n’a pu avoir de causes � naturelles �. La seconde pr�sente plus d’actualit�. Elle oblige � r�fl�chir � ce qui se passerait si de nouvelles mutations g�n�tiques, survenant comme toutes les autres au hasard, augmentaient sensiblement les capacit�s du cerveau humain moderne d�di�es aux t�ches cognitives. Le mutant serait-il impitoyablement �limin� ou serait-il � l’origine d’une nouvelle esp�ce d’hommes dot�s d’intelligences sup�rieures�? On sait que cette perspective est r�guli�rement envisag�e lorsque des enfants dits surdou�s sont identifi�s dans le milieu scolaire.

On consid�re g�n�ralement que l’accroissement des capacit�s cognitives a �t� parall�le � l'augmentation de la taille des cerveaux. Certes, il n'y a pas un rapport fixe entre le coefficient d'enc�phalisation (rapport entre le poids du cerveau et celui du corps) propre � chaque esp�ce et leurs aptitudes cognitives. D'autres causes interviennent, notamment des diff�rences dans les capacit�s de connectivit� interne propres � tel ou tel type de cerveau.

Sous ces r�serves, c'est bien cependant l'augmentation de la taille du cerveau qui a marqu� le d�part de la diff�renciation entre les hominiens et leurs cong�n�res primates. Or cette augmentation n'a pu r�sulter que de l'�volution d'un certain nombre de g�nes. Plusieurs d'entre eux ont �t� identifi�s il y a quelques ann�es. Il s'agit notamment des g�nes Microc�phalin et ASPM dont les d�fectuosit�s provoquent des d�sordres graves de d�veloppement physique et mental. Ces g�nes et d'autres analogues �taient pr�sents depuis longtemps dans les lign�es de primates, mais ils ont �volu� rapidement apr�s la divergence entre hominiens et chimpanz�s, ce qui laisse supposer qu'ils ont bien �t� responsables de l'explosion de la taille des cerveaux de nos anc�tres. Ils ont ainsi donn� un avantage comp�titif consid�rable � ces derniers. L'augmentation de la taille du cerveau n'a pas �t� uniform�ment r�partie. Elle a favoris� le n�ocortex en g�n�ral et certaines zones dans celui-ci, ainsi que le cervelet et la mati�re blanche importante pour la connectivit�. Toutes ces r�gions sont d�terminantes pour le d�veloppement des fonctions cognitives sup�rieures, y compris le langage.

L'aptitude au langage complexe, apparue sans doute en m�me temps et parce que les hominiens �taient transform�s par l’utilisation des outils mais apr�s l'accroissement de la taille des cerveaux, ne pose pas les m�mes questions que les mutations ayant provoqu� la divergence initiale d’avec les primates. Les bases en existaient. Il n’est pas inutile de rappeler ici ce qu’en pensent aujourd’hui les g�n�ticiens. Il est �vident que le langage poss�de une base g�n�tique. Or les g�nes intervenant dans la production des �changes symboliques, � base de gestes puis de vocalisation, existaient depuis des temps tr�s anciens, certains m�me pouvant �tre ant�rieurs aux dinosaures. Par ailleurs le processus �pig�n�tique d'hominisation �tait d�j� en cours depuis quelques centaines de milliers d'ann�es, sinon quelques millions d’ann�es. Les mutations permettant aux cerveaux des humains de commencer � s'engager dans des �changes langagiers ont donc trouv�, au long d’une grande dur�e de temps ayant commenc� sans doute vers -5,5 millions d’ann�es, un environnement favorable � leur s�lection.

Cependant, s'interroger sur les bases g�n�tiques du langage ne consiste pas � se demander pourquoi, subitement, les humains se seraient mis � parler. L’int�r�t de cette nouvelle fonction au plan de la comp�tition darwinienne saute aux yeux. On peut se demander pourquoi, par contre, des esp�ces dont les caract�res anatomiques n’�taient pas tr�s diff�rents de ceux des premiers hominiens n’ont pas d�velopp� de langages complexes. Existaient-ils entre les uns et les autres des diff�rences g�n�tiques plus importantes que l’on imagine, qui auraient permis le d�veloppement du langage chez les hominiens ? Quels �taient ou quels sont les g�nes dont les mutations ou l’activation ont brutalement favoris� cette aptitude. La r�ponse � cette question n�cessite comme on le devine d'abandonner tout r�ductionnisme g�n�tique. Aucun g�ne n'existe dont on puisse affirmer qu'il s'agit du g�ne du langage, brutalement apparu. L� encore, l'�volution a �t� longue et ses processus ont �t� complexes, d'ailleurs encore tr�s largement mal connus � ce jour.

De la m�me fa�on que l'action des g�nes Microc�phalin et ASPM a �t� d�couverte en �tudiant des anomalies morphologiques, ce fut en �tudiant des troubles dans l'expression langagi�re pr�sent�s par une famille britannique, les KE, que l'on identifia un g�ne baptis� FOXP2 dont une mutation provoquait les troubles en question. Le g�ne fut tr�s rapidement baptis� ��g�ne du langage�� ou ��g�ne de la grammaire��. Plusieurs ann�es apr�s, il apparut que les choses n'�taient pas si simples. Ce g�ne avait �volu� bien avant les dinosaures et se trouve aujourd'hui pr�sent sous des versions peu diff�rentes chez de nombreux animaux, allant des oiseaux aux chauves-souris et aux abeilles. Il a �t� aussi identifi� chez les n�anderthaliens. La prot�ine pour laquelle code le g�ne FOXP2, dite aussi FOXP2, est tr�s peu diff�rente, de l'homme aux autres esp�ces. Cependant, on a montr� qu'elle avait enregistr� deux changements r�cents dans les 200�000 derni�res ann�es, correspondant � une �volution dans le g�ne FOXP2 survenue � une �poque contemporaine � celle de l'apparition des premiers langages humains. Pour s'�tre r�pandue si rapidement, cette mutation devait pr�senter un avantage �volutionnaire important.
Ceci ne veut pas dire cependant que le g�ne FOXP2 soit � proprement parler le g�ne du langage. Les choses sont bien plus complexes. L'�tude de son r�le dans les nombreuses esp�ces o� il est pr�sent montre qu'il s'agit d'un g�ne dit de transcription qui active de nombreux autres g�nes (plusieurs centaines sans doute) et en invalide d'autres, au fur et � mesure du d�veloppement. Il s'exprime durant la mise en place de nombreux organes, poumons, œsophage, cœur et cerveau. Il commande l'apprentissage et la mise en œuvre de nombreuses coordinations locomotrices permettant par exemple � l'oiseau chanteur de former des vocalises complexes ou � la chauve-souris d'utiliser son syst�me d'�cholocalisation. Chez l'homme, ses d�faillances provoquent, comme l'avait montr� l'�tude de la famille KE, des troubles divers de la coordination des muscles et centres nerveux n�cessaires au langage. Mais son action pr�cise sur l'organisation structurelle du cerveau et la croissance des neurones, notamment au niveau des aires intervenant dans le langage humain, reste encore � identifier. Des dizaines de g�nes sont impliqu�s par ailleurs dont plusieurs s'expriment diff�remment chez l'homme et chez le chimpanz�.

Autrement dit, si le g�ne FOXP2 n'est pas exactement le g�ne du langage, tout en �tant indispensable � la mise en place et au d�veloppement des aptitudes langagi�res, il reste � mettre en �vidence les processus ayant permis voici -500�000 � -200�000 ans environ � nos anc�tres d'utiliser leurs potentialit�s locomotrices pour �changer de v�ritables messages � contenus symboliques. On a sugg�r�, nous l’avons rappel�, que les premiers langages r�sultaient d'une combinaison de gestes et mimiques, compl�t�s de messages sonores du type de ceux courants chez les animaux. Probablement. On a constat� que certains singes utilisent des gestes de leur main droite pour communiquer, or ceux-ci sont command�s par l’h�misph�re gauche responsable des op�rations logiques. Mais l� encore, sous quelles impulsions et pour r�pondre � quelles exigences se sont d�velopp�s ces gestes et vocalises ? Rien n'emp�che de penser que, comme pour l'utilisation des premiers outils, ce fut par un hasard judicieusement exploit� que les premiers inventeurs du langage en ont d�couvert les vertus, notamment pour transmettre des savoir-faire utiles � l’emploi puis � la fabrication d’outils. Dans ce cas, les centaines de milliers d’ann�es de symbiose entre les humains et les outils ont facilit� cette g�n�ralisation du langage.

1. On nomme exaptation, en suivant Stephen Jay Gould, l’utilisation, sous la pression de la comp�tition darwinienne, de propri�t�s corporelles ou g�n�tiques affect�es historiquement � d’autres usages dont la n�cessit� n’est plus aussi grande.
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2. Pour reprendre l’expression des auteurs de cette belle bande dessin�e d�di�e � Rahan, le fils des �ges farouches. http://www.rahan.org/
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