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�Le paradoxe du sapiens�tres technologiques et catastrophes annonc�es��ditions Jean Paul Bayol - sortie mars 2010 |
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Annexe IX. Comment se forment les humeurs collectives
Si nous consid�rons qu'un groupe humain, quelle que soit sa nature ou sa taille, constitue un superorganisme, il convient de se poser la question de l'endroit o� s'�laborent les d�cisions qui elles-m�mes commandent ses comportements. Les scientifiques ont depuis longtemps constat� que les groupes d '�tres vivants non humains, insectes sociaux (par exemple essaim d'abeilles), poissons (bancs de harengs), regroupement de mammif�res (troupeaux de buffles) adoptent pour s'adapter � des changements du milieu ou pour faire face � des agressions des comportements collectifs semblant manifester une grande intelligence. Mais il s'agit de comportements qui, autant que l'on puisse juger, ne r�sultent pas de calculs � rationnels � r�alis�s au niveau du syst�me nerveux central ou du cerveau de quelques individus jouant le r�le de leader, calculs dont les r�sultats sous forme d'ordres seraient communiqu�s aux autres par l'interm�diaire de signaux cod�s jouant le r�le d'un langage de commandement. Le groupe face � une situation nouvelle r�agit comme s'il s'agissait d'un organisme � lui seul, avec souvent une rapidit� de d�cision qui laisse supposer qu'il est contr�l� par un cerveau commun. D'o� la raison pour laquelle on nomme ces groupes des superorganismes. La difficult� tient cependant au fait qu'il n'y a pas de cerveau commun et que le concept de � cerveau distribu� � suppos� r�sulter du travail en commun de tous les cerveaux individuels correspond plus � une image qu'� des faits rigoureusement observ�s. Les neurosciences commencent � comprendre comment les diff�rentes aires c�r�brales composant un cerveau individuel entrent en comp�tition ou coop�ration pour construire une d�cision ou une opinion, mais cet exemple n'a pu encore �tre v�ritablement transpos� � des groupes. Il est difficile d'assimiler les individus qui les composent � des neurones ou groupes de neurones. Les �thologues �chappent � cette difficult� en faisant appel au concept d'�mergence. Si un banc de harengs change brutalement de route en pr�sence d'un pr�dateur, on suppose que des automatismes simples, cod�es dans les g�nes au cours de l'�volution, imposent � chaque poisson de calquer sa vitesse, sa direction et sa distance sur celle d'un ou deux de ses voisins. Il suffirait alors qu'un seul poisson aper�oive un requin et change de route pour que l'ensemble du banc change aussi de route, des milliers de poissons imitant le leader. On verrait donc �merger un comportement collectif intelligent reproduisant � grande �chelle le comportement individuel intelligent du poisson pilote. Mais cette explication semble difficilement compatible avec la soudainet� extr�me des mouvements du groupe, excluant l'hypoth�se d'une propagation n�cessairement lente de manœuvres d'�vitement d'individus en individus. On serait tent� de supposer au contraire que les poissons partagent en permanence une sorte de conscience de soi commune les conduisant � produire une � pens�e � commune laquelle commanderait des comportements communs. Mais o� r�siderait cette conscience ou plus exactement quels seraient les m�canismes permettant son �mergence? Et comment fonctionnerait-elle? On retrouve des ph�nom�nes analogues, faisant soup�onner l'existence d'une conscience de soi commune, � tous les niveaux de la complexit� animale,. Leurs bases physiologiques demeurent encore en grande partie myst�rieuse. Les zoologistes ou simples touristes ayant eu l'occasion d'approcher un troupeau de buffles ont plusieurs fois constat� de leur part ce que l'on qualifie d'une impr�visibilit� dangereuse. Ils peuvent laisser s'approcher le perturbateur sans r�agir, en le regardant avec une sorte d'indiff�rence (ce qui n'est pas le cas des �l�phants sauvages). Mais soudain, d'un seul coup et en masse, le troupeau peut charger l'intrus ou au contraire prendre la fuite. Il est tr�s probable que les signaux d'alerte suscit�s chez ces animaux par la pr�sence de l'humain n'�taient pas perceptibles par ce dernier. On peut penser aussi que le m�le dominant ayant pris une d�cision, l'ensemble de la harde l'imite aussit�t. Le fait cependant que tous ensemble d�cident � un moment donn� de passer � l'action de fa�on coordonn�e reste difficilement explicable 1). La question de l'existence d'une conscience de groupe inconsciente, sugg�r�e par les constatations ou hypoth�ses qui pr�c�dent, se pose imm�diatement � propos des comportements collectifs des soci�t�s humaines. Pourquoi tel groupe prend-il � tel moment telle d�cision inattendue, par exemple �lire tel chef politique nouveau venu plut�t que tel autre dont la r��lection semblait assur�e - ou pourquoi, dans un autre domaine, tout � fait d'actualit�, le groupe acceptera-t-il des mesures de rigueur et de restriction de consommation jusque l� refus�es? Si ces d�cisions collectives se produisaient au terme de longs d�bats publics et priv�s, on admettrait facilement qu'il s'agirait l� seulement des cons�quences de ph�nom�nes plus ou moins bien �tudi�s relatifs � la formation de l'opinion publique: influences des discours politiques, des travaux d'experts, des accompagnements m�diatiques, lesquels finissent � la longue par faire basculer la d�cision d'une majorit� des individus composant la soci�t� consid�r�e. Mais ce n'est g�n�ralement pas ce qui semble se passer...On voit souvent au contraire le groupe, qu'il s'agisse d'une nation toute enti�re ou d'une simple entreprise ou association, prendre brutalement des d�cisions inattendues qu'aucun observateur, interne ou ext�rieur au groupe, n'avait pr�vues a priori. Il est certes toujours facile de trouver des explications a posteriori � ces d�cisions surprenantes. Le point troublant reste qu'au moment o� le groupe se pr�parait, dans ses profondeurs, � prendre la d�cision surprenante consid�r�e, aucun des individus constituant ce groupe ne s'�tait impliqu� dans la pr�paration de la d�cision. Bien plus, aucun m�me n'avait pris conscience du fait que la d�cision �tait en train d'�tre prise, dans les profondeurs myst�rieuses du superorganisme collectif auquel il appartenait. Ceci devrait n'avoir pour nous rien de surprenant? Un superorganisme humain, surtout s'il entre dans la cat�gorie des syst�mes anthropotechniques que nous avons r�cemment d�crits 2, ne dispose pas d'une v�ritable conscience de lui-m�me, qu'il s'agisse de la conscience de soi primaire ou d'une conscience sup�rieure aboutissant � des d�cisions qualifi�es de volontaires. Ses ressorts et d�terminismes profonds, qu'ils rel�vent de la biologie et de l'anthropologie comme de la technologie, sont g�n�ralement incompris ou mal analys�s par les membres du groupe. M�me si un certain nombre de ceux-ci �mettent des diagnostics et opinions sur le monde et sur la fa�on dont il faudrait s'y comporter, rien ne prouve que ces expressions puissent modifier en profondeur la fa�on dont le groupe r�agira finalement. Les observateurs faisant m�tier d'analyser les opinion, les d�cideurs qui s'appuient sur leurs analyses, risquent donc souvent d'�tre pris � contre-pied par les r�actions collectives du groupe. Il s'agit l� en particulier du � cauchemar � du l�gislateur. Des lois et r�glements cens�s pris en faveur du bien collectif, comme par exemple tout ce qui vise en principe � augmenter la s�curit� automobile, ne sont pas appliqu�s en fait, pour des raisons consid�r�es aujourd'hui comme difficilement explicables (sinon la fraude pouss�e par la cupidit�). Nous avons dans notre essai pr�cit� qualifi� de � paradoxe du sapiens � cette incapacit� apparente des soci�t�s humaines � appliquer les mesures pr�ventives pourtant clairement �nonc�es susceptibles de pr�venir les catastrophes diverses pouvant na�tre de l'emballement des technologies sous la pression de l'esprit de profit. Le � social mood � de John Casti Certains chercheurs se demandent aujourd'hui si l'on peut comprendre un peu plus scientifiquement comment les groupes humains se d�terminent de fa�on collective. C'est le cas de John Casti (image ci-contre). Dans un article publi� par le NewScientist le 22 mai 2010 p. 30, il reprend les arguments d�velopp�s dans son livre Mood Matters: From rising skirt lengths to the collapse of world powers Copernicus. 3 .John Casti poursuit des recherches au sein de l''International Institute for Applied Systems Analysis � Laxenburg, en Autriche. Il y d�veloppe des indicateurs d'alerte signalant la survenue possible de ph�nom�nes extr�mes au sein des soci�t�s humaines. On pourrait penser qu'il s'agit l� d'une nouvelle version des travaux men�s � l'instigation des publicitaires et des cabinets en conseil politique pour tenter de deviner l'opinion. Il nous semble cependant que son approche est un peu plus originale. Il met l'acc�s sur ce qu'il appelle le � social mood � d'une population, que l'on pourrait traduire par � sentiment collectif � ou m�me � humeur collective �. Pourquoi en deux ans, dit-il, la croyance en la force irr�sistible de la mondialisation a-t-elle �t� remplac�e par un d�sir de � relocalisation �? Or selon lui, la fa�on dont des populations donn�es accueillent les produits ou id�es nouvelles d�pend en profondeur de la fa�on dont ces populations se repr�sentent le futur. Ceci �tant, ces repr�sentations ne d�coulent pas de calculs rationnels, mais de sentiments (feelings). Sur la base de quels sentiments les groupes, quels qu'ils soient, se repr�sentent-ils le futur? Globalement, sont-ils optimistes ou pessimistes? Bien �videmment, il faut adapter l'analyse � la longueur du laps de temps consid�r�. On peut �tre optimiste quand � l'avenir d'une nouvelle technologie tout en �tant pessimiste sur la fa�on dont � long terme la technologie en g�n�ral transformera le monde. Mais comment mesure-t-on l'humeur collective d'une population? Les sondages d'opinions n'ont qu'un int�r�t limit� car ils ne prennent pas en compte les comportements effectifs. Ils ne tiennent pas compte non plus des effets dits de � group thinking � ou � herding �, autrement du fait que des ph�nom�nes de � pens�e unique � ou de mode intellectuelle s'imposent g�n�ralement aux individus. John Casti pense qu'il faut plut�t faire confiance � des indicateurs � objectifs � tels que les mouvements d'achat-vente sur les march�s d'action. Il s'agirait des � indicateurs d'humeur � (mood meters) les plus efficaces car ils refl�tent les paris que les gens (en fait les �pargnants) font sur l'avenir. Ils peuvent �tre collect�s et compar�s sur des longueurs de temps suffisantes. Les analystes des mouvements de l'�conomie et de la finance, tels Ralph Nelson Elliott et plus r�cemment Robert Prechter, ont montr� l'importance � cet �gard des effets de vagues, se traduisant pas des passages de l'optimisme au pessimisme, et r�ciproquement, sans justifications s�rieuses, dont les cons�quences s'imposent � l'�volution politique et sociale globale. Pour John Casti, le jugement port� sur les �v�nements mondiaux ou sur les politiques � mettre en oeuvre d�pend radicalement de l'humeur sociale dominante au moment o� ils se produisent. Le concept de protectionnisme sera ainsi jug� restrictif et x�nophobe en p�riode d'expansion �conomique, vertueux en p�riode de r�cession et d'aggravation de la concurrence. Il en est de m�me de processus plus politiques. L'�largissement de l'Union europ�enne �tait ressentie comme favorable au temps de la croissance, dangereux aujourd'hui. Il ne faut pas oublier cependant que les pr�visions faites sur la bases de feelings ou sentiments collectifs ne r�sultent que d'estimations probabilistes du futur. Elles ne se traduiront pas n�cessairement dans les faits et pourront donc se modifier brutalement si certains de ceux-ci les contredisent. Cependant, si toutes ces pr�visions convergent, m�me sans bases rationnelles, on peut se pr�parer � un certain nombre de � tsunamis sociaux �. Or c'est bien le cas aujourd'hui. Entre l'effondrement des march�s, la fin du p�trole, les changements climatiques, l'acc�l�ration des migrations de travailleurs pauvres, la g�n�ralisation du terrorism, sans oublier la hausse des loyers et la baisse des salaires, il n'apparait pas aujourd'hui de perspectives susceptibles de lutter contre le pessimisme g�n�ral. L'�volution globale du monde et en tous cas celle de nos civilisations europ�ennes, ne pourront que s'en ressentir. Certains pays font encore preuve d'optimisme concernant l'avenir, comme c'est semble-t-il le cas de la Chine, mais ceci ne tient-il pas � l'importance de propagandes officielles qui ne r�sisteront pas � l'�vocation des grands maux suppos�s menacer le monde. Approfondir l'analyse Les observations de John Casti, relatives � la fa�on dont se forment les croyances des populations lesquelles orientent � terme l'ensemble de leurs comportements, sont int�ressantes et ne peuvent pas laisser indiff�rents les d�cideurs. Mais il nous semble qu'elles ne vont pas assez au fond des choses. La question de la fa�on dont chacun d'entre nous est conditionn� par des repr�sentations collectives � fort pouvoir structurant m�rite des analyses plus approfondies. S'il est vrai que les contenus cognitifs de nos cerveaux, souvent sans que nous en ayons conscience, sont d�termin�s par les contenus cognitifs des cerveaux des autres membres du ou des groupes auxquels nous appartenons, il serait indispensable d'identifier les agents d'une telle contamination. S'agit-il des m�mes, ce que le m�m�ticien pr�curseur Richard Brodie avait nomm� des virus de l'esprit, autrement dit des mots, des images, des discours qui circulent d'un individu � l'autre et s'imposent � leurs esprits en se r�pliquant sur un mode quasi biologique? S'agit-il d'influences suscit�es par la pr�sence r�elle ou virtuelle, via les r�seaux, d'autres humains pouvant induire des sentiments d'appartenance ou de r�pulsion partag�s par tous les membres d'un m�me groupe. Concernant l'appartenance, on pourra citer les effets de mode faisant que spontan�ment chacun adopte les fa�ons de vivre attribu�es aux �lites ou aux dominants. Concernant la r�pulsion, il s'agira par exemple du rejet provoqu� par l'arriv�e sur le territoire dont le groupe s'attribuait la propri�t� d'un nombre trop grand d'�migr�s apportant avec eux des modes de vie diff�rents. Il para�t clair que, chez les humains comme chez les animaux, des r�flexes tr�s anciens permettent aux individus de distinguer, sans m�me en �tre conscients, ceux qui dans l'ensemble appartiennent � la m�me � famille � et ceux qui en diff�rent. Les premiers rassurent, les seconds inqui�tent. On peut craindre ainsi qu'avec l'aggravation des conditions climatiques, les immigrations de la mis�re qui en r�sulteront in�vitablement provoquent au sein des populations rest�es pr�serv�es des sentiments d'angoisse ou de rejet aux cons�quences incalculables. Pour notre part, dans la suite de notre essai � Le paradoxe du Sapiens �, nous pouvons rappeler l'importance qu'il conviendrait d'attribuer aux comportements induits chez les humains par ce que nous avons nomm� le mariage �troit entre l'humain et la technique, c'est-�-dire entre les d�terminismes biologiques et anthropologiques toujours actifs dans les soci�t�s actuelle, et les nouvelles fa�ons de vivre et de penser induites par ces technologies. Nous avons cit� l'exemple de la v�ritable addiction qu'exercent sur leurs possesseurs ou utilisateurs les armes � feux, les automobiles et autres produits manufactur�s suscitant un fort sentiment d'identification � l'outil. Nous avions indiqu� qu'en ce cas, les neurones dits miroirs observ�s dans les cortex sensori-moteurs contribuent consid�rablement � la diffusion par imitation, au sein des populations, de la disponibilit� aux outils (affordance). C'est de plus en plus le cas concernant les mod�les sociaux r�pandus en masse par la g�n�ralisation des r�seaux de t�l�vision, portant dans les villages les plus recul�es des visions du monde poussant selon les cas � l'optimisme, au pessimisme voire � la haine de l'autre. On d�nonce de plus en plus une forme d'addiction plus subtile. C'est celle � l'internet interactif. Certains individus ne peuvent plus se passer de recevoir en rafales des messages �mis par des correspondants souvent mal identifi�s, et d'y r�pondre. Un article r�cent du New York Times illustre bien ce ph�nom�ne 4. L'auteur de l'article n'h�site pas � �voquer les stimulations endocriniennes que peuvent provoquer les messages en trop grand nombre. Nous citons: � These play to a primitive impulse to respond to immediate opportunities and threats. The stimulation provokes excitement — a dopamine squirt — that researchers say can be addictive. In its absence, people feel bored [...] The technology is rewiring our brains,” said Nora Volkow, director of the National Institute of Drug Abuse and one of the world’s leading brain scientists. She and other researchers compare the lure of digital stimulation less to that of drugs and alcohol than to food and sex, which are essential but counterproductive in excess �. Ces chercheurs montrent que l'abus de l'informatique et de l'internet, loin de rendre les cerveaux plus actifs et inventifs, tend au contraire � les engourdir, � les rendre moins r�sistants aux intrusions malveillantes. Nous sommes bien l� dans le cas d'une interaction entre le support biologique et l'outil technologique, que les neurosciences observationnelles ont d�j� commenc� � �tudier. Mais bien d'autres causes et cons�quences du mariage entre l'anthropologique et le technologique nous �chappent encore, alors que celui-ci nous fa�onne tous les jours � notre insu. Ces influences sont en train de construire dans nos cerveaux et nos corps des contenus cognitifs qui conditionneront la fa�on dont nous envisagerons le monde, non seulement dans les prochaines minutes mais dans les prochaines ann�es. Dans la suite du � Paradoxe du Sapiens �, il y aurait place on le voit pour de tr�s nombreuses autres recherches. Ceci �tant et pour en revenir au th�me principal de cet article, il appara�t que dans tous ces cas, des ph�nom�nes ext�rieurs confortant les comportements dominants cr�eront g�n�ralement un sentiment d'optimisme au sein du groupe. Si � l'inverse, ils semblent les contredire voire les menacer, un pessimisme, sinon une angoisse collective se r�pandront dans le groupe. On peut facilement imaginer le pessimisme grandissant qui se r�pand dans les pays soumis au � terrorisme � de l'industrie automobile � l'id�e que le p�trole et les voitures iront se rar�fiant. On peut aussi imaginer la d�tresse qui nous atteindrait tous si pour une raison technologique ou � la suite d'une action de guerre, les r�seaux de la t�l�vision et de l'internet nous faisaient brutalement d�fauts. La seule id�e que ceci puisse se produire dans les prochaines ann�es suffit � nous assombrir. La crise y est �videmment pour quelque chose. Il y a quelques temps au contraire, nous nous imaginions que le progr�s, la marche vers ce que Ray Kurzweil continue � nommer la Singularit�, pourrait apporter des r�ponses � tous nos d�sirs, y compris les plus fous 5 . Comme quoi, les humeurs, le � mood �, changent vite, et radicalement. Notes 1) Concernant l'intelligence collective
des buffles on pourra visionner une vid�o qui a eu un grand succ�s
sur internet http://www.lepost.fr/article/2008/06/23/1212932_la-chasse-aux-lionnes-video-vue-34-millions-de-fois_0_316420.html.
Mais en ce cas, comme dans celui du groupe de lions auquel ce troupeau
�tait confront�, il semble que l'on se trouve en pr�sence
de formes plus classiques de comportements collectifs, ne faisant pas
appel � un myst�rieux ph�nom�ne de conscience
de groupe. retour 2) Baquiast, Le paradoxe du Sapiens,
J.P. Bayol 2010 3) Voir http://www.moodmatters.net
retour 4) Voir http://nyti.ms/b0kK8b
retour 5) Voir le film The Singularity is near. A true strory about the future http://www.singularity.com/themovie/index.php retour |
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