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Lien vers le comit� de soutien � Yvan Colonna

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G�rard Amat� : L'Affaire Colonnase

16/22 d�cembre 2010

source : http://www.monde-libertaire.fr/expressions/item/14091

Deux ouvrages sur l’affaire Colonna

La justice est une vertu, � savoir une disposition constante qui porte � faire le bien et, a contrario, � �viter de faire le mal. Ce vocable ne supporte pas l’�-peu-pr�s et encore moins ceux ou celles qui le manipulent en toute conscience. On se demande encore comment, partout dans le monde, les �tats en principe souverains, ont tous eu l’id�e saugrenue de nommer justice l’institution charg�e de dire ce qu’est le droit. Car, en son nom, que de droits fondamentaux ont �t� bafou�s et surtout que d’erreurs judiciaires ont �t� commises � l’encontre d’hommes et de femmes instrumentalis�s par cette derni�re aux ordres du pouvoir.

Une d�monstration implacable vient conforter ce terrible constat. Elle est l’œuvre de G�rard Amat�, libraire � Lyon, qui a eu l’id�e de comparer les proc�s Dreyfus et Colonna. �difiant…
Bien que plus d’un si�cle s�pare ces deux proc�s, on se rend compte qu’en France rien n’a chang�. Au nom de la � raison d’�tat �, on peut faire condamner n’importe qui. Pour Dreyfus, un bordereau dont on savait que l’accus� n’en �tait pas l’auteur servit de justificatif. Rappelons que le jeune capitaine �tait juif et que cette communaut� d�rangeait d�j� � l’�poque. Quant � Yvan Colonna, des d�positions pr�cises recueillies dans le cadre d’une garde-�-vue muscl�e indiquaient qu’� l’heure du crime, celui-ci se trouvait � 50 kilom�tres de l’endroit o� il avait �t� commis ; en outre, des d�positions sans �quivoque devant la cour d’assises le mettaient hors de cause.

Dreyfus : tribunaux militaires. Colonna : Cour d’assises sp�ciale (ex-Cour de s�ret� de l’�tat). Pas vraiment le genre d’endroit o� l’on essaie de faire jaillir la v�rit�.
Les militaires, les magistrats r�quisitionn�s dans ces tribunaux d’exception ont un road-book, � savoir un sc�nario pr��tabli. Le proc�s public n’est l� que pour amuser la galerie. Il est d’ailleurs �tonnant de voir comment la presse r�agit � ces simulacres de proc�s. L� encore, G�rard Amat� s’est pench� dans un deuxi�me ouvrage sur le comportement de la presse fran�aise pendant les deux proc�s Colonna. Consternant…

L’assassinat du pr�fet �rignac remonte � 1998. � cette �poque, Jospin �tait Premier ministre, Chev�nement ministre de l’Int�rieur. Ils �taient en charge de la s�curit� et ne pouvaient donc que cautionner le travail de la police, ses r�ussites mais aussi ses errements, ses rat�s. Puisque celle-ci pr�sentait Colonna comme l’assassin en fuite, le PS et tous ses dirigeants allaient faire leur cette � th�se � obtenue au forceps…

Quant � la presse amie, Lib�ration, Le Nouvel observateur, L’Humanit�, Le Monde, pas d’�tats d’�me ! Cette th�se sera aussi la leur. On s’est donc retrouv� devant le paradoxe suivant : voir des journaux comme Le Figaro ou Le Parisien prendre du recul et devenir critiques, notamment lors du d�roulement du second proc�s. G�rard Amat� analyse cette bataille de presse et met en cause l’honn�tet� intellectuelle de journalistes dits de gauche, ces godillots de la pens�e socialiste. Cette d�monstration est accablante et permet d’expliquer en partie pourquoi les journalistes ont mauvaise presse dans l’opinion publique. Ce qui s’est pass� dans ces proc�s Colonna, ce copinage avec le pouvoir d�tenteur de la v�rit� officielle jettent l’opprobre sur leurs signatures.

On sait maintenant que la Chambre criminelle de la Cour de cassation a cass� le second verdict et qu’un troisi�me proc�s va avoir lieu. On souhaite bien du courage � ces futurs juges pour se d�marquer de la v�rit� officielle. On rappelle que dans le droit p�nal fran�ais, c’est � l’accusation d’apporter les preuves de la culpabilit� d’un accus�, et non � ce dernier d’apporter les preuves de son innocence. Ce n’est pas une simple lapalissade. Tant que les jugements de cours d’assises, qu’elles soient ordinaires ou sp�ciales, ne seront pas motiv�s, on continuera d’assister � des verdicts dignes du n’importe quoi qui continueront d’enchanter les larbins de la presse aux ordres. Alors vigilance et plus que jamais de la rigueur intellectuelle dans la tenue de ces proc�s, plus particuli�rement dans le Colonna 3 pr�vu fin 2011, d�but 2012.

Philippe de M�rignac

G�rard Amat�, L’affaire Colonna : une bataille de presse, �ditions Jean-Paul Bayol, 2009.

G�rard Amat�, Dreyfus et Colonna : lettre ouverte � Fran�ois Hollande, �ditions Jean-Paul Bayol, 2010.

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Mardi 1er septembre 2009

source : http://www.corsematin.com/ra/justice/209145/yvan-colonna-gerard-amate-le-proces-en-appel-a-ete-indigne-de-la-republique

G�rard Amat� : "Le proc�s en appel a �t� indigne de la R�publique"

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G�rard Amat�, libraire � Lyon et r�volt� par le proc�s Colonna...

Voil� ce qui est �crit au dos du bouquin (1) : � G�rard Amat� n'aime pas l'�tat. Il est libraire � Lyon �. Impossible de brosser un portrait de l'auteur plus laconique que �a, mais il est suffisamment r�v�lateur de ce qu'on va d�couvrir � l'int�rieur : une analyse compar�e, et surprenante par moments, des chroniques judiciaires de la presse nationale sur le proc�s en appel d'Yvan Colonna, condamn� le 27 mars dernier � la r�clusion criminelle � perp�tuit�. Puisqu'il prend lui-m�me parti, on peut consid�rer qu'il est de parti pris. Mais l'�clairage est assez pertinent pour en savoir un peu plus...

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Qu'esp�riez-vous d�montrer en diss�quant ainsi le comportement de la presse nationale vis-�-vis du proc�s Colonna ?

J'avais �t� choqu� qu'on condamne Yvan Colonna, non seulement sans preuve et sans aveux, mais contre l'avis des experts, et contre les d�positions des t�moins directs du crime. C'�tait un d�ni de justice. J'ai �t� scandalis� qu'une presse de gauche s'emploie � favoriser cette condamnation, d�cid�e sans justification l�gitime. C'�tait m�priser le principe d�mocratique d'une justice �gale pour tous et ind�pendante du pouvoir ex�cutif. Comme beaucoup de mes amis de gauche n'avaient pas remarqu� ce scandale, j'ai tent� de le leur montrer.

Et comment expliquez-vous ce paradoxe d'une presse de gauche favorable � l'accusation et d'une presse de droite nettement plus critique ?

C'est sous le gouvernement Jospin que l'instruction de l'affaire Erignac a eu lieu, d�signant Yvan Colonna comme l'assassin.

Aussi a-t-on encore vu cette ann�e l'ex-ministre de l'Int�rieur, Jean-Pierre Chev�nement, et l'ex-premier secr�taire du PS, Fran�ois Hollande, exprimer leur certitude d'une culpabilit� de l'accus�. Ils justifiaient ainsi leur activit� pass�e. Les journaux li�s au PS ont fait de m�me, avec une hargne d'autant plus forte que l'enqu�te et l'instruction de cette affaire s'av�raient avoir �t� d�sastreuses, m�me � leurs propres yeux.

La presse de droite s'est comport�e plus sereinement et plus honn�tement. J'ai tendance � croire que la dictature du politiquement correct y est moins forte qu'� gauche.

De la part de certains chroniqueurs judiciaires, c'�tait de la mauvaise foi ou un manque de discernement ?

Il y a eu, c'est certain, un manque de discernement, de la paresse intellectuelle et de la l�chet� � laisser condamner Colonna sans rien dire. Mais dans le cas de Lib�ration, par exemple, c'est tr�s nettement du parti pris, celui de la raison d'�tat.

Quel est l'organe de presse qui, en d�finitive, a �t� le plus objectif � vos yeux ?

Le travail de St�phane Durand-Souffland, au Figaro, a �t� largement qualifi� d'exemplaire.

Vous-m�me, faites-vous vraiment preuve d'objectivit� ?

Le sujet de ce livre obligeait � l'objectivit�, puisqu'il s'appuie sur les articles divergents et parfois contradictoires des journalistes qui assistaient au proc�s en appel. Leurs points de vue et leurs arguments sont rapport�s.

La confrontation est souvent cruelle pour les anti-Colonna, mais je n'ai rien invent�, ni rien omis d'essentiel. Ceci dit, mes propres opinions sont clairement affich�es.

Vous ne devez pas trop miser sur la promotion de votre livre dans la presse nationale...

A priori non, et m�me de la part des journaux dont ce livre salue le travail, car il en attaque trop d'autres, ce qui est g�nant pour ceux qui aimeraient le d�fendre. Mais on ne sait jamais...

Quelles chances a, selon vous, Yvan Colonna d'obtenir gain de cause en Cassation et devant la Cour europ�enne des Droits de l'Homme ?

Ses avocats pensent avoir toutes les chances de leur c�t� devant la Cour europ�enne. Ils sont moins s�rs de leur fait en ce qui concerne la Cour de Cassation, mais attendent qu'elle ait pris sa d�cision pour, �ventuellement saisir la Cour europ�enne.

Quels sont vos rapports personnels � la Corse ?

Strictement aucun ! Je n'y ai m�me jamais mis les pieds, ce que je d�plore puisque la r�putation de beaut� de l'�le n'est plus � faire. C'est en qualit� de citoyen fran�ais que le proc�s Colonna m'a r�volt�. Je l'ai trouv� indigne de la R�publique.

Pourquoi mettre en exergue en couverture le fait que vous n'aimez pas l'�tat ?

L'�tat n'est l�gitime que s'il respecte les libert�s individuelles, parmi lesquelles le droit � une justice �quitable. S'il y manque, il est ha�ssable. Et dans cette affaire, il y a manqu�.

(1) L'Affaire Colonna. Une Bataille de Presse. �ditions Jean-Paul Bayol. 154 pages. 14,90.

Propos Recueillis Par Jean-marc Raffaelli


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Source : http://rebellyon.info/L-affaire-Colonna-bataille-de.html

L’affaire Colonna : bataille de presse et "justice" anti-terroriste

Publi� mercredi 23 septembre 2009

Le sujet du livre est la justice antiterroriste, qui est � la justice ce que la fanfare de la Garde R�publicaine est � la musique. Et comment en parle la presse, qui est parfois � l’information objective ce que l’innoubliable Agence Tass fut � la libert� d’expression.

En quatri�me de couverture, l’auteur est ainsi pr�sent� : "G�rard Amate n’aime pas l’Etat. Il est libraire � Lyon." En r�alit�, il bosse � la Gryffe, excellent �tablissement au demeurant, sis 5 rue S�bastien Gryphe, dans le 3e. On y trouve son livre, ce qui n’est pas le cas dans toutes les librairies lyonnaises : l’ouvrage est mal distribu� et superbement ignor� par la presse.

On la comprend.

Il parle d’elle.

Car le sujet du bouquin n’est pas la Corse, ni l’irr�dentisme insulaire, et encore moins le terrorisme.

Le bouquin raconte le proc�s en appel � l’issue duquel Yvan Colonna prit perpette et 22 ans de s�ret�, sans preuve, sans aveux, contre l’avis des expertises l�gales qui l’innocentaient, et contre les d�positions des t�moins directs du crime, jurant qu’il n’�tait pas l’assassin.

Le tout rapport� par diff�rents m�dias, tels que le Figaro, France-Soir, Lib�ration ou le Nouvel-Obs, sans oublier le Monde et le Parisien.

Sous le scalpel, une v�rit� apparait : le parti politique le plus acharn� � perdre Colonna ne fut pas l’UMP mais le PS.

Et les plus ardents d�fenseurs de la raison d’Etat contre les immortels principes de 89, et ses libert�s d�mocratiques, furent Lib�ration, le Nouvel Obs, l’Humanit� et, en d�finitive, Le Monde, apr�s quelques h�sitations.

Comme on pouvait s’y attendre, "L’Affaire Colonna" fait un tabac en Corse. Il vengera � Lyon ceux qu’une vieille addiction entraine � lire encore le quotidien des Rothschild et de Laurent Barbichette.

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source : http://endehors.org/news/dreyfus-et-colonna-bis

Aujourd'hui et demain arrive en librairie un livre particuli�rement cher � mon coeur : le mien.

Il s'intitule "L'affaire Colonna", "Une bataille de presse".

Il raconte comment la presse nationale a rendu compte du proc�s en appel d'Yvan Colonna.

Il montre qu'en l'occurrence c'est la presse li�e au PS, Lib�, le Nouvel Obs, etc..., qui s'est faite la championne de la raison d'Etat, la d�fenderesse des polices, et la laudatrice des tribunaux sp�ciaux; tandis qu'� droite, on �tait plut�t scandalis� des manquements au droit, � la justice, et au respect des principes d�mocratiques que ce proc�s r�v�lait.
Je ne vous la cache pas : on m'a dit qu'il y avait peu de chances, dans ces conditions, qu'on promeuve beaucoup ce livre dans les journaux.

Alors, autant que je la fasse moi-m�me.

N'y voyez pas un acharnement narcissique.

J'ai �crit ce bouquin pour contribuer � ce qu'on n'oublie pas Yvan Colonna au fond de son trou.

Ce n'est pas maintenant que je vais l�cher le morceau.

En voici un petit passage qui peut se lire � part :

Dreyfus et Colonna

Lorsque Me Pascal Garbarini, avocat de Colonna, avait qualifi� ce dernier de "Dreyfus corse", Fran�ois Hollande avait d�clar� sur RTL : Cette comparaison me choque. Dreyfus a �t� condamn� par une parodie de justice, un d�ni de justice, il a �t� victime d'un complot contre la v�rit�.(...) Cette comparaison est moralement inacceptable et politiquement intenable.
Le rappel au moralement et au politiquement corrects pour interdire toute comparaison s'imposait, car, en v�rit�, les ressemblances �taient frappantes.

Les deux condamn�s �taient pass�s devant des tribunaux d'exception dont le jury �tait compos� de magistrats, � la fois juges et jur�s : militaires pour le capitaine Dreyfus, civils pour le berger Colonna. Leur culpabilit� avait �t� affirm�e en public, et avant tout jugement par des membres du gouvernement. Pour le ministre de l'Int�rieur Nicolas Sarkozy, Yvan Colonna avait �t� l'assassin. Pour celui de la Guerre, le g�n�ral Mercier, Alfred Dreyfus �tait un espion.

Arthur Meyer, dans Le Gaulois, posa � l'�poque cette question : " Quelle libert� restera-t-il au Conseil de Guerre appel� � juger ce pr�venu ?" On se fit la m�me r�flexion tout au long des deux proc�s Colonna : quelle libert� restait-il � la Cour d'Assises Sp�ciale, maintenant que Nicolas Sarkozy �tait devenu chef de l'�tat ?

Les condamnations de Dreyfus et Colonna n'avaient d'abord scandalis� personne. La presse n'y avait pas vu grand-chose � redire. Jean-Pierre Chev�nement s'en �tait f�licit�. Jean-Jaur�s s'�tait �cri� � la Chambre : "... pourquoi laisser ce mis�rable tra�tre en vie ?"
On avait condamn� Dreyfus sur la foi d'expertises graphologiques contestables, et de t�moignages �manant de l'arm�e. Pour Colonna, on s'�tait content� de ceux de la police. Les expertises quant � elles lui �taient favorables, ainsi que tous les autres t�moignages.
Dans les deux cas, un autre suspect s'�tait d�nonc� du crime dont on les accusait. Alessandri, apr�s avoir �t� condamn� comme coauteur de l'assassinat, avait d�clar� �tre le tireur. Esterhazy, apr�s avoir �t� acquitt� � l'unanimit� d'avoir �crit le bordereau, avait confi� � la presse qu'il en �tait l'auteur. On ne voulut croire ni le premier ni le second, et c'�tait pour le m�me motif : il s'agissait d'aveux gratuits.

Les aveux tardifs d'Esterhazy �taient sans cons�quence pour lui, puisqu'on ne revient pas sur la chose jug�e. Ils parurent suspects : en toute logique, cet espion aurait d� continuer � se pr�tendre innocent. Or il venait s'accuser d'avoir commis l'acte pour lequel on avait envoy� Dreyfus au bagne. S'il tenait tant � le sauver, c'est qu'il �tait son complice et, en r�alit�, son subordonn�. Il sacrifiait sa r�putation pour prot�ger son chef.

C'est ainsi que les anti-dreyfusards retourn�rent en preuve de culpabilit� l'aveu d'Esterhazy innocentant Dreyfus. De la m�me fa�on, les partisans de l'ordre avaient retourn� l'aveu d'Alessandri : il ne risquait plus grand-chose, puisqu'il avait �t� d�j� condamn� � la plus lourde peine, � tenter de sauver la star du groupe. C'�tait bien la preuve de la place �minente qu'avait eue Colonna au sein du commando.

Les condamnations de Dreyfus et Colonna reposaient avant tout sur la conviction des enqu�teurs. On en vint, dans les deux cas, � douter de ces derniers. � l'origine de la culpabilit� de Dreyfus, il y avait eu le colonel Henry, et � celle de Colonna, le commandant Lebbos. Tous deux furent convaincus d'avoir fabriqu� des faux durant l'enqu�te, et l'on s'aper�ut un peu tard qu'il s'agissait de menteurs sans scrupule.

� un si�cle de distance, le commandant Picquart pour Dreyfus, le commissaire Vinolas pour Colonna, tent�rent d'explorer d'autres pistes que celle de la culpabilit� de l'accus�. Picquart s'occupa d'Esterhzy, Vinolas des membres du commando jamais inqui�t�s. Tous deux furent amplement moqu�s et diffam�s, et se trouv�rent en butte � l'hostilit� de leur hi�rarchie. Leurs suppositions furent �cart�es par la justice.

Si Colonna fut condamn� sur la base d'aveux anciens d�mentis � la barre, la condamnation de Dreyfus fut justifi�e par des aveux qu'il aurait fait hors tribunal, au capitaine Lebrun-Renault, et qui sont entr�s dans l'Histoire sous le nom de "l�gende des aveux".

Les juges qui avaient condamn� Colonna n'avaient pu le faire sur ce qu'on avait vu pendant le proc�s. Celui-ci n'avait absolument pas d�montr� la culpabilit� de l'accus�. On a parfois suppos� qu'ils disposaient d'informations confidentielles, de nature � �tablir une conviction si contraire au d�roulement des d�bats. Les juges qui condamn�rent Dreyfus avaient eu � leur disposition un dossier des services secrets dont on ignore encore le contenu. Ce qu'on en conna�t par des r�v�lations qu'en fit le g�n�ral Mercier, ne prouvait pas la culpabilit� du capitaine, mais, faute d'�tre contredit, il aida � en �tablir la conviction. Le pr�sident du Conseil de Guerre, Maurel, devait d�clarer au second proc�s Dreyfus, qu'un seul de ces documents du dossier secret lui "fut suffisant". Il est �tabli aujourd'hui que la pi�ce principale de ce dossier, une lettre de l'attach� militaire de l'ambassade d'Allemagne, qui contenait l'expression "canaille de D...", ne concernait pas Dreyfus.
La particularit� de l'Affaire Dreyfus fut de se d�rouler en pleine vague d'antis�mitisme. Depuis la publication de "La France Juive" de Drumont, en 1885, neuf ans avant le d�but de l'Affaire, celui-ci d�ferlait. En 1892, il eut son journal, "La Libre Parole" qui, le premier, signala qu'un juif �tait soup�onn� d'espionnage. Tout au long de l'Affaire, ce m�me journal servit pour preuves de culpabilit� les poncifs les plus lamentables de l'antis�mitisme : le mensonge juif, la solidarit� juive, la trahison juive, et l'absence de sentiment national fran�ais.

Un m�me argumentaire fut employ� durant le proc�s en appel d'Yvan Colonna. Faute de preuve, et pour expliquer qu'aucun t�moignage n'accablait l'accus�, on parla d'omerta corse, de mafia corse, de solidarit� corse et de clan Colonna. Cette variante � l'usage des Corses de la x�nophobie n'a pas la m�me port�e politique que l'antis�mitisme, mais elle en a eu la m�me fonction. Elle servit d'ultima ratio � ceux qui, dans leur d�sir de faire condamner un homme, ne trouvait plus la raison dans leur camp. Elle ne suscita pas beaucoup d'indignation en France, sauf en Corse, naturellement, et parmi la famille Colonna ainsi trait�e d'organisation mafieuse.

La diff�rence entre les Affaires Dreyfus et Colonna n'est pas dans l'iniquit� dont les accus�s furent victimes. � quelque chose pr�s ce fut le m�me, et l'ironie de l'histoire veut qu'il y ait eu des ressemblances jusque dans les d�tails de ces affaires.
La diff�rence r�side dans l'indignation que cette iniquit� provoqua. Il n'y eut pour Colonna que quelques journalistes et une opinion publique que les principales personnalit�s politiques du pays et les intellectuels les plus connus ignor�rent souverainement. Autre temps, autres moeurs, la cause de Dreyfus avait �t� largement d�fendue. Il est inutile ici d'�voquer Zola, qui fit de la prison pour elle, ni Cl�menceau, Jaur�s, ou P�guy, mais le leader de l'extr�me-droite bonapartiste, l'antis�mite Paul de Cassagnac, demandait d�s 1896 la r�vision du proc�s : Par cela m�me que le ch�timent encouru est plus effroyable, plus m�rit� et n'entra�ne aucune compassion, il ne faudrait pas (...) qu'un doute subsist�t, doute horrible, �pouvantable, et qui autorise � se demander parfois, avec terreur, si r�ellement, si effectivement, et malgr� toutes les pr�cautions dont on s'est entour�, malgr� l'honneur et le patriotisme des juges, il n'y a pas l�-bas, � l'�le du Diable, quelqu'un qui agonise dans un supplice moral surhumain et qui serait innocent ! Ce doute � lui seul est une chose effrayante.

Pour l'instant, il n'a pas effray� grand monde parmi les partisans de l'ordre au XXIe si�cle, au premier rang desquels il faut d�sormais compter ceux qui se r�clament encore de Jaur�s, de Zola, de la tradition r�publicaine, et de tous les combats pour la justice et les droits humains : les Socialistes. Voici pourquoi, apr�s quatre ans d'emprisonnement, la condamnation d'Yvan Colonna fut confirm�e, alors qu'apr�s le m�me temps de rel�gation en Guyane, Alfred Dreyfus recouvrait la libert�. Il avait b�n�fici� de larges soutiens dans la classe politique, et particuli�rement celui d'une gauche qui, aujourd'hui, pr�f�re se porter au secours de la raison d'Etat.

Mis en ligne par okounine, le Lundi 31 Ao�t 2009, 16:16 dans la rubrique "Actualit�".


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source : http://www.causeur.fr/colonna-l%E2%80%99affaire-se-corse,2985

Colonna : l’affaire se corse

Le berger de Cargese est-il un assassin ou un trouillard ?

Publi� le 15 septembre 2009 � 15h26 • 32 r�actions • Imprimer

colonna

Six mois apr�s la seconde condamnation d’Yvan Colonna � perp�te, G�rard Amat�, un libraire “qui n’aime pas l’Etat”, publie � son tour un r�quisitoire, mais cette fois contre la presse, accus�e de n’avoir pas ou mal fait son travail, voire “aid� au crime”. Selon G�rard Amat�, la lourde peine du condamn� n’est que l’aboutissement logique d’une enqu�te b�cl�e et d’un proc�s aberrant, o� la raison d’Etat a pr�valu sur la justice du d�but � la fin.

De l� � comparer le sort de ce dernier � celui du capitaine Dreyfus, il n’y avait qu’un pas, que l’auteur franchit all�grement. Avec toutefois une nuance : c’est la presse de gauche (Le Monde et surtout Lib�ration et L’Humanit�), qui tient cette fois le mauvais r�le. Toujours sourcilleuse d�s qu’il s’agit de d�fendre les “libert�s fondamentales” et les droits de l’homme, elle a d�montr� dans ses comptes rendus de proc�s une partialit� qu’elle est souvent pr�te � railler chez ses confr�res conservateurs. Au contraire, c’est dans les colonnes du Figaro, du Parisien et de 20 Minutes que l’on trouve les articles les plus critiques - ou les plus s�rieux - sur ce proc�s d’un homme contre lequel il n’y avait ni preuves ni aveux… Sans oublier le comportement des policiers et des juges, aberrant � bien des �gards, qui avaient condamn� d’avance le berger de Cargese.

Ses conclusions sont sans doute tr�s exag�r�es, mais il n’en demeure pas moins que l’ouvrage de G�rard Amat� est un remarquable travail de compilation et d’analyse qui a, de surcro�t, le m�rite de r�v�ler le travail de d�sinformation dont sont capables certains journalistes.

On ne peut cependant s’emp�cher de penser que c’est faire bien de l’honneur � Yvan Colonna, dont le comportement depuis l’assassinat du pr�fet Erignac le 6 f�vrier 1998 pr�sente lui aussi pas mal d’incoh�rences, sans parler de celui de ses complices.

D�nonc� dans un premier temps par Didier Maranelli, l’un des membres du commando, Colonna prend le maquis. C’est le r�le de sa vie : il se laisse pousser la barbe comme on le faisait dans les vendette au XIXe si�cle, et commence une cavale de quatre ans qui s’ach�ve par son arrestation dans une bergerie de Porto Pollo, chez un gar�on tranquille qui a d�clar� avoir agi par piti� pour le fugitif. Il n’avait jamais quitt� l’�le de Beaut�, et avait r�ussi � �chapper aux tr�s m�thodiques recherches du Raid - qui n’y est pas all� de main morte dans ses perquisitions et arrestations parfois d�lirantes de violence - parce que, tout simplement, il n’a pas voulu ou pu profiter de ces r�seaux. Est-ce seulement d� aux dissensions qui agitent le milieu nationaliste corse ?

Apr�s sa capture, voil� qu’il est ensuite innocent� de fa�on �trange par ses pr�sum�s complices, dont Didier Maranelli et Pierre Alessandri, qui d�clare : “J’ai des reproches � faire � Yvan. Quand j’ai d�cid� de franchir le pas de la violence clandestine, j’ai esp�r� qu’il ferait partie de notre groupe. Ce que je lui reproche, c’est �a : d’avoir laiss� Didier Maranelli et Martin Ottaviani monter au charbon alors que c’est lui qui aurait d� le faire, pour �tre coh�rent avec son discours.” Et si le h�ros Colonna fuyait la justice non parce qu’il �tait innocent, mais parce qu’il �tait coupable de l�chet� aux yeux de ses camarades ? Dans cette hypoth�se, on ne peut que d�duire que ce d�gonfl� n’a pas tir� sur le pr�fet et on comprend mieux dans quelle situation impossible s’est retrouv� le pauvre gar�on : innocent du meurtre, mais condamn� par ses amis…

Autre fait troublant, on a pu remarquer dans l’�le une certaine d�saffection pour le h�ros, o� graffitis et T-shirts frapp�s du slogan “Gloria a te, Yvan !” (Gloire � toi, Yvan !) ont myst�rieusement disparu du paysage alors qu’il commen�ait pr�cis�ment � risquer gros au tribunal. Sans parler de la rumeur publique, qui semble l’avoir condamn� depuis longtemps, non pour l’assassinat du pr�fet, mais pour manque de courage. Et l�, c’est perp�te voire plus. En Corse, la peine de mort n’est toujours pas abolie pour celui qui “manque” � ses amis.


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source : http://www.radiogrilleouverte.com/index.php?option=com_content&view=article&id=51&Itemid=92

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Libraire : d’une affaire l’autre, c’est du proc�s Colonna que traite un libraire de Lyon, scandalis� par la condamnation sans preuve de celui qui fut pr�sent� comme l’assassin du pr�fet �rignac ; et plus encore par la fa�on dont la presse a trait� l’affaire, une presse qu’il d�cortique avec soin. Il?note que la presse de droite, notamment Le Figaro, fut plus critique sur le comportement des juges et le d�roulement du proc�s qu’une presse dite de gauche, pourtant � pr�tendument soucieuse des droits de l’homme et des libert�s fondamentales � (Politis �chappe � ses foudres). Pour quelle obscure raison d’�tat ? La r�ponse est dans ce petit bouquin qui claque comme un coup de fouet [4].

http://www.politis.fr/Au-pied-du-tapin,9066.html












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